Kaddish
Le Kaddish (hébreu : קדיש qaddish, « sanctification ») est l'une des pièces centrales de la liturgie juive et a également influencé plusieurs prières chrétiennes, dont le Notre Père.
Il a pour thème la glorification et sanctification du Nom divin, en référence à l'une des visions eschatologiques d'Ézéchiel
Plusieurs versions en existent dans la liturgie, la plus connue étant celle des endeuillés, bien que le Kaddish ne comporte aucune allusion aux morts ni à leur résurrection.
Selon la version, les kaddish, seront récités rapidement ou lentement, de manière individuelle (homme ou femme) , de manière collective, en présence d’un minyan d’hommes (10 hommes) , uniquement par l’officiant , part l’endeuillé….. Et cela en hébreu et/ou en araméen
ORIGINE du kaddish
Dans la Bible hébraïque
Il n'y a pas dans la lecture du Texte selon le sens simple (pshat) de trace explicite d'une prescription de réciter le kaddish dans la Bible hébraïque
Cependant, les rabbins (dont le rabbin Abraham ben Isaac, rabbin de Provence du XIIème siècle, s'appuyant sur le Talmud) y voient une allusion dans le verset du Lévitique. 23:32 (« Je serai sanctifié au milieu des enfants d'Israël »).
Dans le Talmud
Le Kaddish est mentionné à plusieurs reprises dans des récits talmudiques:
- T.B Berakhot 3a
Il a été enseigné :
Rabbi Yossi a dit :un jour, je me promenais sur le chemin, et je suis entré dans une ruine parmi les ruines de Jérusalem afin de prier. Vint Eliyahou le prophète de souvenir béni, qui se posta à la porte (et m'attendit) jusqu'à ce que j'aie fini ma prière. Après que j'ai fini ma prière, il me dit :'Paix sur toi, Rabbi' et je lui dis :'Paix sur toi, Rabbi et mon maître'.
Il me dit:'mon fils, à cause de quoi as-tu pénétré dans cette ruine?'; je lui dis:'pour prier'[...]
Il me dit :'mon fils, quelle voix as-tu entendu dans cette ruine ?' et je lui dis :'j'ai entendu un écho roucoulant comme une colombe, disant: Malheur aux fils par les péchés desquels J'ai détruit Ma maison, brûlé Mon autel et les ai éloignés au sein des nations.
Il me dit :'Sur ta vie et la vie de ta tête, ce n'est pas en cette seule heure qu’[e l'écho de voix] dit cela, mais chaque jour, trois fois par jour; non seulement cela, mais à l'heure où Israël entre dans les synagogues et les maisons d'étude, et répondent Yèhè shèmè hagadol mevorakh, le Saint, béni soit-Il hoche la tête et dit :'Heureux le Roi qu'on acclame ainsi dans Sa maison, qu'a-t-Il, le Père qui a éloigné Ses enfants parmi les étrangers ?'
- T.B Sotah 49a
Rabbi Shimon ben Gamliel dit au nom de Rabbi Yehoshoua : Depuis le jour où le Saint Temple a été détruit, etc. (cf. Isaïe 2).
Rava a dit :Chaque jour, la malédiction augmente, [...], et par quel mérite le monde peut-il survivre ? Par la Kedousha et par le Yèhè shèmè rabba de la aggada [c'est-à-dire du Kaddish deRabbanan, prière de sanctification de la congrégation des hommes].
Ces récits suggèrent l'ancienneté de la récitation du Kaddish, Rabbi Yossi le Galiléen, étant un contemporain de la destruction du second Temple de Jérusalem. Cette prière se dit à l'époque en hébreu, et se fait dans les maisons de prière et d'étude.
Dans la seconde aggada, postérieure à la destruction du Temple, le kaddish se dit en araméen, et est crédité d'une importance capitale pour la survie (spirituelle) du monde depuis la destruction du Second Temple. Non seulement console-t-il Dieu, « endeuillé » de la chute de Jérusalem et la Judée, mais c'est sur lui que repose l'espoir et la croyance en Dieu, prononcé collectivement et dans un esprit de sainteté, afin d'amener la réalisation de la prophétie d'Ezéchiel.
Verset d’Ezéchiel, Livre de Daniel
Le premier verset : Que le nom soit glorifié et sanctifié ressemble à un verset d'Ézéchiel (chapitre 38, verset 23):
« Ainsi Je me montrerai grand et saint, Je me manifesterai aux yeux des nations nombreuses, et elles reconnaîtront que je suis Éternel ».
La réponse de la communauté: « Que Son grand nom soit béni à jamais et dans tous les siècles » est calé sur un verset qui se trouve dans le livre de Daniel : « Que le nom de Dieu soit béni d'éternité en éternité ».
Selon certain,
"Le Kaddish était originellement récité non par les endeuillés, mais les rabbins lorsqu'ils finissaient leur sermon, les après-midi de Shabbat, et plus tard, lorsqu'ils finissaient l'étude d'une section de midrash ou d'aggada.
Cette pratique se développa en Babylonie, où la plupart des gens ne comprenaient que l'Araméen, et où les sermons se donnaient en Araméen, de sorte que le Kaddish se disait dans la langue vernaculaire, et qu'il est toujours dit en Araméen de nos jours.
Ce Kaddish DeRabbanan est encore dit après avoir étudié un midrash, une aggada, ou après les avoir lu comme part intégrante de l'office. Il diffère du Kaddish habituel, car incluant une prière pour les rabbins, savants, érudits, et leurs disciples.
Bien que tout le monde puisse réciter ce Kaddish, il est devenu coutume pour les endeuillés de réciter le Kaddish DeRabbanan en plus du Kaddish des endeuillés."
Le Kaddish des endeuillés, du rabbin (DeRabbanan) et le Kaddish complet terminent tous avec une supplique pour la paix, rédigée en Hébreu et tirée de la Bible.
A la différence d'autres prières qui s'adressent directement à Dieu, notamment par la formule « béni sois-Tu », le Kaddish évoque Dieu à la troisième personne.
Et c'est précisément l'absence de cette formule-là qui donne à penser que ce texte provient plutôt des maisons d'étude que des maisons de prière.
Il faut également signaler que le texte du kaddish, dans ses différentes formes, varie également selon les rites séfarade et ashkénaze ; variation que l’on constate, par exemple, dans le kaddish Yatom, ainsi que dans le kaddish shalem. Pour les ashkénazim l'avant dernier verset est:
« Que depuis les cieux vient une paix abondante ainsi que la vie pour nous et pour tout Israël ».
Alors que dans la version séfarade, le texte est plus ample :
« Que depuis les cieux viennent: une paix profonde, la vie, la satiété, le secours, la consolation, la délivrance, la guérison, la rédemption, le pardon, l'expiation, l'abondance, et le salut ... »
Lien entre le Kaddish et les Endeuillés
Le moment où cette prière va devenir presque un hymne national pour le peuple juif correspond à la chute du Temple de Jérusalem. Cette prière, non formalisée, hétérogène, va prendre une nouvelle perspective avec ce drame majeur. Et tous s’accordent à dire que, en effet, le Kaddish tel qu’il nous est parvenu, est une prière perpétuant le souvenir du Temple de Jérusalem (le Beth Hamiqdach) détruit en l’an 68 par les légions de Titus. Ce cataclysme pour le peuple juif, qui ne s’en est toujours pas remis, constitue le trauma le plus dramatique dans l’histoire du judaïsme. Et cette louange, venant rappeler en filigrane cette déchéance et malgré l’appel explicite au salut prochain et à l’espérance de jours meilleurs, installe ipso facto un décor de lamentations, de tristesse et de désespoir.
Car le Kaddish possède toutes les caractéristiques de la Consolation. Or il n’y a pas de plus grand cadre d’expression pour la consolation que lors de la disparition d’un proche.
Le linceul de la culture populaire juive viendrait donc de recouvrir le corps de cette louange et l’envelopperait jusqu’à aujourd’hui d’une aura réconfortante.
Cela donne une autre perspective au choix de l’araméen pour la récitation du Kaddish, car comme l’énonce le Talmud de Jérusalem, traité Sota : « le Latin est adapté à la guerre, la langue du pays d’accueil aux cantiques, l’hébreu aux discussions et l’araméen aux lamentations ».
Un tournant est peut-être pris avec Rabbi Akiva qui dans son Midrach Kallah 2 mentionne des prières pour les morts quand il prescrit au fils du défunt de prier, lui promettant que son père serait délivré du Purgatoire, ce qu’un songe lui confirme. Rabbi Akiva serait donc le premier Tanna à utiliser ce qui s’apparente à notre Kaddish, sans le nommer, ou en tous cas à une prière générique dans le cadre du deuil. Mais tout cela reste assez imprécis.
Il faut attendre le VIème siècle et le Soferim (16, 19, 21) pour contempler la source la plus ancienne et talmudique, mentionnant le mot ‘Kaddish’ et faisant référence aux prières pour les funérailles ou les périodes de deuil. Mais sur le fond pas encore d’astreinte stricte.
D’ailleurs parmi les Richonim (Rambam, Roch, Rif, Ritva, Choulhan Aroukh sauf Rama), aucun décisionnaire ne mentionne l’obligation de Kaddish des endeuillés.
Sur la forme à présent, le Sidour du Rav Amram Gaon en 900 est la première version connue du Kaddish. Puis les choses s’accélèrent au 10è siècle, et lors des Croisades, on assiste à la généralisation du Kaddish pour les morts. Le Or Zaroua au XIIIème siècle fait enfin mention pour la toute première fois d’endeuillés récitant le Kaddish dans une forme et un contexte comparable aux nôtres.
Cette tradition issue du Midrach de Rabbi Akiva (Kallah et Soferim) n’est donc pas au départ une Halakha mais une coutume qui se répand tellement qu’elle en tire peu à peu force de Loi. Jusqu’à en devenir obligatoire depuis le milieu du Moyen-âge.
Versions du Kaddish
Le 'Hatzi Kaddish constitue la version la plus simple du Kaddish (avec quelques passages supplémentaires dans le Kaddish a'har Haqevoura). Les premiers mots des formules qui suivent cette déclaration de base ont conduit à leur attribuer les noms sous lesquels ils sont connus aujourd'hui.
Les diverses versions du Kaddish sont:
- 'Hatzi Kaddish (חצי קדיש) – Littéralement "Demi-Kaddish", parfois désigné comme Kaddish abrégé ou Kaddish Le'ela (קדיש לעלא),
- Kaddish Yatom (קדיש יתום) – Littéralement "Kaddish de l'orphelin", mais plus souvent référé sous le nom de Kaddish avelim (קדיש אבלים), le "Kaddish des endeuillés" ou Kaddish Yehe Shelama Rabba (קדיש יהא שלמא רבא). Le kaddish yatom est récité à la fin de chacun des offices. Yitkadal veyitkadash… à peine prononcés les premiers mots de cette célèbre prière, le minyan d’hommes et de femmes en prière se lèvent dans le recueillement. Les coutumes de récitation varient fortement selon les communautés. Dans la plupart des synagogues ashkénazes, particulièrement les synagogues orthodoxes, tout le monde se lève. Dans les synagogues séfarades, seuls les endeuillés se lèvent et chantent, tandis que la congrégation répond assise.
- Kaddish Shalem (קדיש שלם) – Littéralement, "Kaddish complet", dit aussi "Kaddish de l'officiant" ou Kaddish Titqabbal (קדיש תתקבל)
- Kaddish deRabbanan (קדיש דרבנן) – Littéralement "Kaddish des Rabbins" ou Kaddish al Yisrael (קדיש על ישראל)
- Kaddish a'har Haqevoura (קדיש אחר הקבורה) – Littéralement "Kaddish après l'enterrement", aussi nommé Kaddish deIt'hadata (קדיש דאתחדתא), car אתחדתא est l'un des premiers mots distinctifs de cette variante.
En présence d'un minyan, cette version est également prononcée lors du siyoum (cérémonie de complétion de l'étude d'une parasha, d'un traité mishnaïque, talmudique ou halakhique), et est donc imprimée à la fin de la plupart des traités.
- Kaddish Ya'hid, "Kaddish individuel". Ce serait donc le seul Kaddish ne nécessitant pas de minyan.
Remarque :
Les Kaddish, tels qu'apparaissant dans les services, sont récités selon une cantillation, qui varie en fonction de la version ainsi que de l'office lui-même. Alors que le 'Hatzi Kaddish peut être dit rapidement, le Kaddish des Endeuillés est récité lentement et contemplativement.
Kaddish public
En Israël, le 10 Tevet a été désigné par le Grand Rabbinat comme jour du Kaddish public, en souvenir des victimes de la Shoah, dont le lieu et la date du décès sont pour la plupart inconnus. On allume en ce jour des Nerot neshama (également connues comme chandelles de Yahrzeit), et on prie pour la montée de ces âmes disparues.
La grammaire : le mot et sa racine. קדש
Kaddish: « être sanctifié ».
Substantif, du genre masculin, de forme passive.
La racine est formée par les lettres kouf dalet shin, et a le sens de « séparé », « mis de côté », « consacré ».
A partir de cette racine, la langue hébraïque propose une multitude de mots :
- Kadosh-Saint;
- Mikdash-Sanctuaire ; Beth mikdash-Temple
- Kiddouch-la prière de sanctification du chabbat à travers le vin
- Kedoucha, un texte basée sur une vision d'Isaïe qui se trouve dans l'Amidah ; Kiddoushin – les liens sacrés du mariage.
Langue
Les cinq kaddishim sont rédigés en araméen, la lingua franca de l'ancien Moyen-Orient - la langue qui a supplanté l’hébreu à partir du 7e ou 6e siècle avant notre ère (à l'exception des réponses « v'imru amen » et du dernier verset, osseh shalom qui sont en hébreu).
3.Texte des Kaddishim
Cette section inclut le demi-Kaddish, le Kaddish complet, le Kaddish des endeuillés et de Rabbanan. Les variantes du Kaddish après l'enterrement font l'objet d'une section séparée. Les translittérations correspondent seulement à la prononciation séfarade.
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Traduction française |
Araméen / Hébreu |
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1 |
Magnifié et sanctifiéb soit le Grand Nom. |
Yitgaddal vèyitqaddash sh'meh rabba |
יִתְגַדַל וְיִתְקַדַשׁ שְמֵהּ רַבָא. |
2 |
dans le monde qu'il a créé selon sa volonté |
Bè'alma di vèrah khir'outeh |
בְעָלְמָא דִי בְרָא כִרְעוּתֵהּ |
3 |
et puisse-t-il établir son royaume |
vèyamlikh malkhouteh |
וְיַמְלִיךְ מַלְכוּתֵהּ |
4 |
puisse sa salvation fleurir et qu'il rapproche son oint.ad |
veytzmakh pourqaneh viqarev meshi'heh |
וְיַצְמַח פֻרְקָנֵהּ וִיקָרֵב מְשִיחֵהּ |
5 |
de votre vivant et de vos jours |
be'hayekhon ouv'yomekhon |
בְחַיֵיכוֹן וּבְיוֹמֵיכוֹן |
6 |
et [des jours] de toute la Maison d'Israël |
ouv'hayei dekhol bet Israël |
וּבְחַיֵי דְכָל בֵית יִשְרָאֵל |
7 |
promptement et dans un temps proche ; et dites Amen.a |
bè'agala ouvizman qariv ve'imrou amen |
בַעֲגָלָא וּבִזְמַן קָרִיב. וְאִמְרוּ אָמֵן |
Les deux lignes suivantes sont répondues par l'assemblée des fidèles, avant d'être reprises par l'officiant : |
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8 |
Puisse son grand nom être béni |
yèhè sh'meh rabba mevarakh |
יְהֵא שְמֵהּ רַבָא מְבָרַךְ |
9 |
à jamais et dans tous les temps des mondes. |
le'alam oulèal'mè 'almayya |
לְעָלַם וּלְעָלְמֵי עָלְמַיָא |
10 |
Béni et loué et glorifié et exalté, |
Yitbarakh vèyishtabba'h vèyitpa'ar vèyitromam |
יִתְבָרַךְ וְיִשְתַבַח וְיִתְפָאַר וְיִתְרוֹמַם |
11 |
et élevé et vénéré et élevé et loué |
vèyitnassè vèyithaddar vèyit'alè vèyit'hallal |
וְיִתְנַשֵא וְיִתְהַדָר וְיִתְעַלֶה וְיִתְהַלָל |
12 |
soit le nom du Saint (transcendant), béni soit-il.a |
sh'meh dèQoudsha, berikh hou. |
שְמֵהּ דְקֻדְשָא בְרִיךְ הוּא. |
13 |
au-dessus (et au-dessusc) de toutes les bénédictions |
l'eëlla (ouleëlla mikol) min kol birkhata |
לְעֵלָא (וּלְעֵלָא מִכָל) מִן כָל בִרְכָתָא |
14 |
et cantiques, et louanges et consolations |
vèshirata tushbe'hata vènèkhèmata |
וְשִירָתָא תֻשבְחָתָא וְנֶחֱמָתָא |
15 |
qui sont dites dans le monde ; et dites Amen.a |
da'amiran bèal'ma ve'imrou amen |
דַאֲמִירָן בְעָלְמָא. וְאִמְרוּ אָמֵן |
Le 'Hatzi Kaddish finit ici. |
|||
Le Kaddish complet (Titqabbal) continue par : |
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16 |
eQue soient reçues (acceptées) les prières et supplications |
Titqabbal tz'lotèhone ouva'out'hone |
תִתְקַבֵל צְלוֹתְהוֹן וּבָעוּתְהוֹן |
17 |
de toute la Maison d'Israël |
dekhol bet Israël |
דְכָל בֵית יִשְרָאֵל |
18 |
devant leur Père qui est au ciel, et dites Amen.a |
qodam avouhon divishmayya, vè'imrou amen |
קֳדָם אֲבוּהוֹן דִי בִשְמַיָא וְאִמְרוּ אָמֵן |
Le Kaddish des Rabbanim inclut: |
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19 |
Pour Israël et ses rabbanim et leurs étudiants (disciples) |
'al Israël vè'al rabbanane vè'al talmidehone |
עַל יִשְרָאֵל וְעַל רַבָנָן וְעַל תַלְמִידֵיהוֹן |
20 |
et tous les étudiants de leurs étudiants |
vè'al kol talmideï talmidèhone |
וְעַל כָל תַלְמִידֵי תַלְמִידֵיהוֹן. |
21 |
et tous ceux qui s'affairent dans la Torah |
vè'al kol maan di'os'kine bi'orayta |
וְעַל כָל מָאן דְעָסְקִין בְאוֹרַיְתָא. |
22 |
ici et en tout autre lieu |
di bè'atra hadein vèdi bèkhol atar vè'atar |
דִי בְאַתְרָא הָדֵין וְדִי בְכָל אֲתַר וַאֲתַר. |
23 |
que soit [instaurée] sur eux et vous une paix abondante, |
yèhè lèhone oul'khone sh'lama rabba |
יְהֵא לְהוֹן וּלְכוֹן שְלָמָא רַבָא |
24 |
la faveur et la grâce et la miséricorde et une vie longue |
'hinna vè'hisda vè'ra'hameï vè'hayyeï arikheï |
חִנָא וְחִסְדָא וְרַחֲמֵי וְחַיֵי אֲרִיכֵי |
25 |
une large subsistance et le salut |
um'zoneï rèvi'heï oufourqana |
וּמְזוֹנֵי רְוִיחֵי וּפורְקָנָא |
26 |
de la part de leur Père aux cieux [et sur terre]; |
min qodam avouhon di'vishmayya [vè'ar'a] |
מִן קֳדָם אֲבוּהוּן דְבִשְמַיָא [וְאַרְעָא] |
27 |
et dites Amen.a |
vè'imrou amen |
וְאִמְרוּ אָמֵן |
Toutes les variantes, sauf le 'Hatzi Kaddish concluent par les lignes suivantes: |
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28 |
eQu'il y ait une grande paix venant du Ciel, |
Yehe sh'lama rabba min shemayya |
יְהֵא שְׁלָמָה רבָּא מִן שְׁמַיָּא, |
29 |
[ainsi qu']une [bonne] vie |
[vè]'hayyim [tovim] |
[וְ]חַיִּים [טוֹבִים] |
30 |
et la satiété, et la salvation, et le réconfort, et la sauvegarde |
vèsava viyshou'a vènè'hama vèshèzava |
וְשָבָע וִישׁוּעָה וְנֶחָמָה וְשֵׁיזָבָה |
31 |
et la guérison, et la rédemption et le pardon et l'expiation |
ourefou'a ougue'oulla ousli'ha vekhappara |
וּרְפוּאָה וּגְאֻלָּה וּסְלִיחָה וְכַפָּרָה, |
32 |
et le soulagement et la délivrance |
vèrèva'h vèhatsala |
וְרֵוַח וְהַצָּלָה |
33 |
pour nous et pour tout son peuple f Israël, et dites Amen.a |
lanou oulèkhol 'amo Israël vè'imrou amen |
לָנוּ וּלְכָל עַמּוֹ יִשְרָאֵל וְאִמְרוּ אָמֵן. |
34 |
eCelui qui établit la paix dans ses hauteurs, |
'Osse shalom bimeromav |
עוֹשֶה שָׁלוֹם בִּמְרוֹמָיו, |
35 |
l'établisse [dans sa miséricorde] parmi nous |
hou [bèra'hamav] ya'asse shalom 'alenou |
הוּא [בְּרַחֲמָיו] יַעֲשֶֹה שָׁלוֹם עָלֵינוּ, |
36 |
et sur tout [son peuple] Israël, et dites Amen.a |
vè'al kol ['amo] Israël, vè'imrou amen |
וְעַל כָּל [עַמּוֹ] יִשְרָאֵל וְאִמְרוּ אָמֵן. |
Texte du Kaddish d'enterrement
Dans le Kaddish deIt'haddata, les lignes 2 et 3 sont remplacées par ce qui suit:
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Traduction française |
Araméen / Hébreu |
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37 |
dans le monde qui sera renouvelé |
Be'alma dèhou 'atid lè'it'haddata |
בְּעָלְמָא דְהוּא עָתִיד לְאִתְחַדָּתָא |
38 |
et [où] Il ressuscitera les morts |
oul'a'haya metaya |
וּלְאַחֲיָאָה מֵתַיָא |
39 |
et les élèvera à la vie éternelle |
oul'assaqa yathone lè'hayyey 'alma |
וּלְאַסָּקָא יָתְהוֹן לְחַיֵּי עָלְמָא |
40 |
et rebâtira la ville de Jérusalem |
oulèmivnè qarta diYroushlem |
וּלְמִבְנֵא קַרְתָּא דִירוּשְׁלֵם |
41 |
et rétablira Son temple en son enceinte |
oulèshakhlala heikh'leh bègavvah |
וּלְשַׁכְלָלָא הֵיכְלֵהּ בְּגַוַּהּ |
42 |
et retirera les cultes (idolâtres) étrangers de la terre |
oulmè'qar poul'hana noukhra'a mèar'a |
וּלְמֶעְקַר פֻּלְחָנָא נֻכְרָאָה מְאַרְעָא |
43 |
et le service céleste reprendra |
oulaatava poul'hana dishmayya li'atreh |
וּלַאֲתָבָא פֻּלְחָנָא דִשְׁמַיָּא לְאַתְרֵהּ |
44 |
et le Saint, béni soit-Il, régnera |
vèyamlikh qoudsha bèrikh hou |
וְיַמְלִיךְ קֻדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא |
45 |
dans Sa royauté et Sa splendeur... |
b'malkhuteh viqareh |
בְּמַלְכוּתֵהּ וִיקָרֵהּ |
Notes
- Le texte entre crochets varie selon la tradition personnelle ou communautaire.
- (a) La congrégation répond "amen" (אָמֵן) après les lignes 1, 4, 12, 15, 18, 27, 33, 36. Dans la tradition ashkénaze, la réponse à la ligne 12 est "Béni soit-Il" (בְרִיךְ הוּא berikh hou).
- (b) Cerains prononceront la ligne 1 Yitgaddel veyitqaddesh plutôt que Yitgaddal veyitqaddash : cette tournure est hébraïque, et non araméenne.
- (c) Le texte entre parenthèses à la ligne 13 est substitué durant les jours redoutables.
- (d) Les lignes 4 et 30-32 sont absentes dans la version utilisée par la tradition ashkénaze.
- (e) Lors du "kaddish complet", certains incluent:
- Avant la ligne 16, "accepte notre prière avec merci (miséricorde) et faveur"
- Avant la ligne 28, "Puisse le Nom de Dieu être béni, maintenant et à jamais" (Ps. 113:2)
- Avant la ligne 34, "Mon aide vient de Dieu, créateur des cieux et de la terre" (Ps. 121:2)
- (f) La ligne 33 est selon ceux qui ajoutent les lignes 30-32 (voir note d). La tradition européenne utilise "sur nous et sur tout Israël" ('alenou ve'al kol Israël עָלֵינוּ וְעַל כָל יִשְרָאֵל)
Peut-on faire le kaddish pour un parent non juif ?
Le Rav Ovadia Yossef s'est penché sur cette question et écrit qu'il est bien de faire le Kaddish pour ses parents même s'ils ne sont pas juifs. (Yeh'avé Daat, vol 6, question 60).
Certes, un converti n'a plus de lien de parenté avec ses parents puisqu'ils appartiennent à deux peuples différents, le converti en se convertissant ayant accompli une mutation d'identité. Malgré tout, ses parents lui ont donné la vie, et les sages ont donné - par différentes lois - une expression juridique à ce lien qui lie le converti à ses parents.
Le Kaddish en soi est une prière qui exprime notre souhait de voir se réaliser les temps où chacun pourra constater qu'Hachem est le Maître du monde. Un enfant qui suit cette voie est une bénédiction pour ses parents. Voici que leur enfant sanctifie le Nom d'Hachem.
Qui récite le kaddish :
Deux points très importants sur le « mode opératoire » du Kaddish :
- La nécessité de réciter ce texte à la Communauté
- L’importance du mérite capitalisé au profit du défunt
Concernant la définition de la Communauté (le Kahal) il n’y a aucun problème pour en définir les contours : il s’agit d’un quorum d’au moins 10 hommes majeurs, juifs, dont le seul rassemblement invite la Présence Divine (la Chéh’ina) à leurs côtés. Ce que l’on appelle classiquement un minyan. L’obligation d’un minyan est une exigence commune à beaucoup d’autres domaines du rituel juif comme pour la prière publique par exemple.
En revanche, la manière dont les proches peuvent donner du mérite au disparu est une question qui est loin d’être aussi claire que la précédente, surtout auprès de la population juive et ce, dans son écrasante majorité. En effet il est apparu précédemment que l’effort dont fait preuve l’endeuillé pour se surpasser et combler la fracture béante survenue dans sa vie, cet effort rendu public et répété plusieurs fois par jour, à différentes occasions, pendant un an, révèle le salaire mis au crédit du défunt. En quelque sorte, la jauge de valeur du mérite conféré se mesure à l’aune de la soumission à Dieu et de la déclaration de louange qu’on Lui adresse.