Voila une explication extremement documentée ! bravo de faire avancer le debat ainsi. La question qui se pose maintenant est de le faire avancer de facon collective :)
Une femme peut elle reciter le kaddish ?
Le Kaddish (hébreu : קדיש qaddish, « sanctification ») est l'une des pièces centrales de la liturgie juive et a également influencé plusieurs prières chrétiennes, dont le Notre Père.
Il a pour thème la glorification et sanctification du Nom divin, en référence à l'une des visions eschatologiques d'Ézéchiel
Plusieurs versions en existent dans la liturgie, la plus connue étant celle des endeuillés, bien que le Kaddish ne comporte aucune allusion aux morts ni à leur résurrection.
Selon la version, les kaddish, seront récités rapidement ou lentement, de manière individuelle (homme ou femme) , de manière collective, en présence d’un minyan d’hommes (10 hommes) , uniquement par l’officiant , part l’endeuillé….. Et cela en hébreu et/ou en araméen
l'analyse qui suit est une compilation entre plusieurs sources, dont l'article WOMEN AND KADDISH de Joel B. Wolowelsky
ORIGINE du kaddish
Dans la Bible hébraïque
Il n'y a pas dans la lecture du Texte selon le sens simple (pshat) de trace explicite d'une prescription de réciter le kaddish dans la Bible hébraïque
Cependant, les rabbins (dont le rabbin Abraham ben Isaac, rabbin de Provence du XIIème siècle, s'appuyant sur le Talmud) y voient une allusion dans le verset du Lévitique. 23:32 (« Je serai sanctifié au milieu des enfants d'Israël »).
Dans le Talmud
Le Kaddish est mentionné à plusieurs reprises dans des récits talmudiques:
- T.B Berakhot 3a
Il a été enseigné :
Rabbi Yossi a dit :un jour, je me promenais sur le chemin, et je suis entré dans une ruine parmi les ruines de Jérusalem afin de prier. Vint Eliyahou le prophète de souvenir béni, qui se posta à la porte (et m'attendit) jusqu'à ce que j'aie fini ma prière. Après que j'ai fini ma prière, il me dit :'Paix sur toi, Rabbi' et je lui dis :'Paix sur toi, Rabbi et mon maître'.
Il me dit:'mon fils, à cause de quoi as-tu pénétré dans cette ruine?'; je lui dis:'pour prier'[...]
Il me dit :'mon fils, quelle voix as-tu entendu dans cette ruine ?' et je lui dis :'j'ai entendu un écho roucoulant comme une colombe, disant: Malheur aux fils par les péchés desquels J'ai détruit Ma maison, brûlé Mon autel et les ai éloignés au sein des nations.
Il me dit :'Sur ta vie et la vie de ta tête, ce n'est pas en cette seule heure qu’[e l'écho de voix] dit cela, mais chaque jour, trois fois par jour; non seulement cela, mais à l'heure où Israël entre dans les synagogues et les maisons d'étude, et répondent Yèhè shèmè hagadol mevorakh, le Saint, béni soit-Il hoche la tête et dit :'Heureux le Roi qu'on acclame ainsi dans Sa maison, qu'a-t-Il, le Père qui a éloigné Ses enfants parmi les étrangers ?'
- T.B Sotah 49a
Rabbi Shimon ben Gamliel dit au nom de Rabbi Yehoshoua : Depuis le jour où le Saint Temple a été détruit, etc. (cf. Isaïe 2).
Rava a dit :Chaque jour, la malédiction augmente, [...], et par quel mérite le monde peut-il survivre ? Par la Kedousha et par le Yèhè shèmè rabba de la aggada [c'est-à-dire du Kaddish deRabbanan, prière de sanctification de la congrégation des hommes].
Ces récits suggèrent l'ancienneté de la récitation du Kaddish, Rabbi Yossi le Galiléen, étant un contemporain de la destruction du second Temple de Jérusalem. Cette prière se dit à l'époque en hébreu, et se fait dans les maisons de prière et d'étude.
Dans la seconde aggada, postérieure à la destruction du Temple, le kaddish se dit en araméen, et est crédité d'une importance capitale pour la survie (spirituelle) du monde depuis la destruction du Second Temple. Non seulement console-t-il Dieu, « endeuillé » de la chute de Jérusalem et la Judée, mais c'est sur lui que repose l'espoir et la croyance en Dieu, prononcé collectivement et dans un esprit de sainteté, afin d'amener la réalisation de la prophétie d'Ezéchiel.
Verset d’Ezéchiel, Livre de Daniel
Le premier verset : Que le nom soit glorifié et sanctifié ressemble à un verset d'Ézéchiel (chapitre 38, verset 23):
« Ainsi Je me montrerai grand et saint, Je me manifesterai aux yeux des nations nombreuses, et elles reconnaîtront que je suis Éternel ».
La réponse de la communauté: « Que Son grand nom soit béni à jamais et dans tous les siècles » est calé sur un verset qui se trouve dans le livre de Daniel : « Que le nom de Dieu soit béni d'éternité en éternité ».
Selon certain,
"Le Kaddish était originellement récité non par les endeuillés, mais les rabbins lorsqu'ils finissaient leur sermon, les après-midi de Shabbat, et plus tard, lorsqu'ils finissaient l'étude d'une section de midrash ou d'aggada.
Cette pratique se développa en Babylonie, où la plupart des gens ne comprenaient que l'Araméen, et où les sermons se donnaient en Araméen, de sorte que le Kaddish se disait dans la langue vernaculaire, et qu'il est toujours dit en Araméen de nos jours.
Ce Kaddish DeRabbanan est encore dit après avoir étudié un midrash, une aggada, ou après les avoir lu comme part intégrante de l'office. Il diffère du Kaddish habituel, car incluant une prière pour les rabbins, savants, érudits, et leurs disciples.
Bien que tout le monde puisse réciter ce Kaddish, il est devenu coutume pour les endeuillés de réciter le Kaddish DeRabbanan en plus du Kaddish des endeuillés."
Le Kaddish des endeuillés, du rabbin (DeRabbanan) et le Kaddish complet terminent tous avec une supplique pour la paix, rédigée en Hébreu et tirée de la Bible.
A la différence d'autres prières qui s'adressent directement à Dieu, notamment par la formule « béni sois-Tu », le Kaddish évoque Dieu à la troisième personne.
Et c'est précisément l'absence de cette formule-là qui donne à penser que ce texte provient plutôt des maisons d'étude que des maisons de prière.
Il faut également signaler que le texte du kaddish, dans ses différentes formes, varie également selon les rites séfarade et ashkénaze ; variation que l’on constate, par exemple, dans le kaddish Yatom, ainsi que dans le kaddish shalem. Pour les ashkénazim l'avant dernier verset est:
« Que depuis les cieux vient une paix abondante ainsi que la vie pour nous et pour tout Israël ».
Alors que dans la version séfarade, le texte est plus ample :
« Que depuis les cieux viennent: une paix profonde, la vie, la satiété, le secours, la consolation, la délivrance, la guérison, la rédemption, le pardon, l'expiation, l'abondance, et le salut ... »
Lien entre le Kaddish et les Endeuillés
Le moment où cette prière va devenir presque un hymne national pour le peuple juif correspond à la chute du Temple de Jérusalem. Cette prière, non formalisée, hétérogène, va prendre une nouvelle perspective avec ce drame majeur. Et tous s’accordent à dire que, en effet, le Kaddish tel qu’il nous est parvenu, est une prière perpétuant le souvenir du Temple de Jérusalem (le Beth Hamiqdach) détruit en l’an 68 par les légions de Titus. Ce cataclysme pour le peuple juif, qui ne s’en est toujours pas remis, constitue le trauma le plus dramatique dans l’histoire du judaïsme. Et cette louange, venant rappeler en filigrane cette déchéance et malgré l’appel explicite au salut prochain et à l’espérance de jours meilleurs, installe ipso facto un décor de lamentations, de tristesse et de désespoir.
Car le Kaddish possède toutes les caractéristiques de la Consolation. Or il n’y a pas de plus grand cadre d’expression pour la consolation que lors de la disparition d’un proche.
Le linceul de la culture populaire juive viendrait donc de recouvrir le corps de cette louange et l’envelopperait jusqu’à aujourd’hui d’une aura réconfortante.
Cela donne une autre perspective au choix de l’araméen pour la récitation du Kaddish, car comme l’énonce le Talmud de Jérusalem, traité Sota : « le Latin est adapté à la guerre, la langue du pays d’accueil aux cantiques, l’hébreu aux discussions et l’araméen aux lamentations ».
Un tournant est peut-être pris avec Rabbi Akiva qui dans son Midrach Kallah 2 mentionne des prières pour les morts quand il prescrit au fils du défunt de prier, lui promettant que son père serait délivré du Purgatoire, ce qu’un songe lui confirme. Rabbi Akiva serait donc le premier Tanna à utiliser ce qui s’apparente à notre Kaddish, sans le nommer, ou en tous cas à une prière générique dans le cadre du deuil. Mais tout cela reste assez imprécis.
Il faut attendre le VIème siècle et le Soferim (16, 19, 21) pour contempler la source la plus ancienne et talmudique, mentionnant le mot ‘Kaddish’ et faisant référence aux prières pour les funérailles ou les périodes de deuil. Mais sur le fond pas encore d’astreinte stricte.
D’ailleurs parmi les Richonim (Rambam, Roch, Rif, Ritva, Choulhan Aroukh sauf Rama), aucun décisionnaire ne mentionne l’obligation de Kaddish des endeuillés.
Sur la forme à présent, le Sidour du Rav Amram Gaon en 900 est la première version connue du Kaddish. Puis les choses s’accélèrent au 10è siècle, et lors des Croisades, on assiste à la généralisation du Kaddish pour les morts. Le Or Zaroua au XIIIème siècle fait enfin mention pour la toute première fois d’endeuillés récitant le Kaddish dans une forme et un contexte comparable aux nôtres.
Cette tradition issue du Midrach de Rabbi Akiva (Kallah et Soferim) n’est donc pas au départ une Halakha mais une coutume qui se répand tellement qu’elle en tire peu à peu force de Loi. Jusqu’à en devenir obligatoire depuis le milieu du Moyen-âge.
Versions du Kaddish
Le 'Hatzi Kaddish constitue la version la plus simple du Kaddish (avec quelques passages supplémentaires dans le Kaddish a'har Haqevoura). Les premiers mots des formules qui suivent cette déclaration de base ont conduit à leur attribuer les noms sous lesquels ils sont connus aujourd'hui.
Les diverses versions du Kaddish sont:
- 'Hatzi Kaddish (חצי קדיש) – Littéralement "Demi-Kaddish", parfois désigné comme Kaddish abrégé ou Kaddish Le'ela (קדיש לעלא),
- Kaddish Yatom (קדיש יתום) – Littéralement "Kaddish de l'orphelin", mais plus souvent référé sous le nom de Kaddish avelim (קדיש אבלים), le "Kaddish des endeuillés" ou Kaddish Yehe Shelama Rabba (קדיש יהא שלמא רבא). Le kaddish yatom est récité à la fin de chacun des offices. Yitkadal veyitkadash… à peine prononcés les premiers mots de cette célèbre prière, le minyan d’hommes et de femmes en prière se lèvent dans le recueillement. Les coutumes de récitation varient fortement selon les communautés. Dans la plupart des synagogues ashkénazes, particulièrement les synagogues orthodoxes, tout le monde se lève. Dans les synagogues séfarades, seuls les endeuillés se lèvent et chantent, tandis que la congrégation répond assise.
- Kaddish Shalem (קדיש שלם) – Littéralement, "Kaddish complet", dit aussi "Kaddish de l'officiant" ou Kaddish Titqabbal (קדיש תתקבל)
- Kaddish deRabbanan (קדיש דרבנן) – Littéralement "Kaddish des Rabbins" ou Kaddish al Yisrael (קדיש על ישראל)
- Kaddish a'har Haqevoura (קדיש אחר הקבורה) – Littéralement "Kaddish après l'enterrement", aussi nommé Kaddish deIt'hadata (קדיש דאתחדתא), car אתחדתא est l'un des premiers mots distinctifs de cette variante.
En présence d'un minyan, cette version est également prononcée lors du siyoum (cérémonie de complétion de l'étude d'une parasha, d'un traité mishnaïque, talmudique ou halakhique), et est donc imprimée à la fin de la plupart des traités.
- Kaddish Ya'hid, "Kaddish individuel". Ce serait donc le seul Kaddish ne nécessitant pas de minyan.
Remarque :
Les Kaddish, tels qu'apparaissant dans les services, sont récités selon une cantillation, qui varie en fonction de la version ainsi que de l'office lui-même. Alors que le 'Hatzi Kaddish peut être dit rapidement, le Kaddish des Endeuillés est récité lentement et contemplativement.
Kaddish public
En Israël, le 10 Tevet a été désigné par le Grand Rabbinat comme jour du Kaddish public, en souvenir des victimes de la Shoah, dont le lieu et la date du décès sont pour la plupart inconnus. On allume en ce jour des Nerot neshama (également connues comme chandelles de Yahrzeit), et on prie pour la montée de ces âmes disparues.
La grammaire : le mot et sa racine. קדש
Kaddish: « être sanctifié ».
Substantif, du genre masculin, de forme passive.
La racine est formée par les lettres kouf dalet shin, et a le sens de « séparé », « mis de côté », « consacré ».
A partir de cette racine, la langue hébraïque propose une multitude de mots :
- Kadosh-Saint;
- Mikdash-Sanctuaire ; Beth mikdash-Temple
- Kiddouch-la prière de sanctification du chabbat à travers le vin
- Kedoucha, un texte basée sur une vision d'Isaïe qui se trouve dans l'Amidah ; Kiddoushin – les liens sacrés du mariage.
Langue
Les cinq kaddishim sont rédigés en araméen, la lingua franca de l'ancien Moyen-Orient - la langue qui a supplanté l’hébreu à partir du 7e ou 6e siècle avant notre ère (à l'exception des réponses « v'imru amen » et du dernier verset, osseh shalom qui sont en hébreu).
3.Texte des Kaddishim
Cette section inclut le demi-Kaddish, le Kaddish complet, le Kaddish des endeuillés et de Rabbanan. Les variantes du Kaddish après l'enterrement font l'objet d'une section séparée. Les translittérations correspondent seulement à la prononciation séfarade.
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Traduction française |
Araméen / Hébreu |
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1 |
Magnifié et sanctifiéb soit le Grand Nom. |
Yitgaddal vèyitqaddash sh'meh rabba |
יִתְגַדַל וְיִתְקַדַשׁ שְמֵהּ רַבָא. |
2 |
dans le monde qu'il a créé selon sa volonté |
Bè'alma di vèrah khir'outeh |
בְעָלְמָא דִי בְרָא כִרְעוּתֵהּ |
3 |
et puisse-t-il établir son royaume |
vèyamlikh malkhouteh |
וְיַמְלִיךְ מַלְכוּתֵהּ |
4 |
puisse sa salvation fleurir et qu'il rapproche son oint.ad |
veytzmakh pourqaneh viqarev meshi'heh |
וְיַצְמַח פֻרְקָנֵהּ וִיקָרֵב מְשִיחֵהּ |
5 |
de votre vivant et de vos jours |
be'hayekhon ouv'yomekhon |
בְחַיֵיכוֹן וּבְיוֹמֵיכוֹן |
6 |
et [des jours] de toute la Maison d'Israël |
ouv'hayei dekhol bet Israël |
וּבְחַיֵי דְכָל בֵית יִשְרָאֵל |
7 |
promptement et dans un temps proche ; et dites Amen.a |
bè'agala ouvizman qariv ve'imrou amen |
בַעֲגָלָא וּבִזְמַן קָרִיב. וְאִמְרוּ אָמֵן |
Les deux lignes suivantes sont répondues par l'assemblée des fidèles, avant d'être reprises par l'officiant : |
|||
8 |
Puisse son grand nom être béni |
yèhè sh'meh rabba mevarakh |
יְהֵא שְמֵהּ רַבָא מְבָרַךְ |
9 |
à jamais et dans tous les temps des mondes. |
le'alam oulèal'mè 'almayya |
לְעָלַם וּלְעָלְמֵי עָלְמַיָא |
10 |
Béni et loué et glorifié et exalté, |
Yitbarakh vèyishtabba'h vèyitpa'ar vèyitromam |
יִתְבָרַךְ וְיִשְתַבַח וְיִתְפָאַר וְיִתְרוֹמַם |
11 |
et élevé et vénéré et élevé et loué |
vèyitnassè vèyithaddar vèyit'alè vèyit'hallal |
וְיִתְנַשֵא וְיִתְהַדָר וְיִתְעַלֶה וְיִתְהַלָל |
12 |
soit le nom du Saint (transcendant), béni soit-il.a |
sh'meh dèQoudsha, berikh hou. |
שְמֵהּ דְקֻדְשָא בְרִיךְ הוּא. |
13 |
au-dessus (et au-dessusc) de toutes les bénédictions |
l'eëlla (ouleëlla mikol) min kol birkhata |
לְעֵלָא (וּלְעֵלָא מִכָל) מִן כָל בִרְכָתָא |
14 |
et cantiques, et louanges et consolations |
vèshirata tushbe'hata vènèkhèmata |
וְשִירָתָא תֻשבְחָתָא וְנֶחֱמָתָא |
15 |
qui sont dites dans le monde ; et dites Amen.a |
da'amiran bèal'ma ve'imrou amen |
דַאֲמִירָן בְעָלְמָא. וְאִמְרוּ אָמֵן |
Le 'Hatzi Kaddish finit ici. |
|||
Le Kaddish complet (Titqabbal) continue par : |
|||
16 |
eQue soient reçues (acceptées) les prières et supplications |
Titqabbal tz'lotèhone ouva'out'hone |
תִתְקַבֵל צְלוֹתְהוֹן וּבָעוּתְהוֹן |
17 |
de toute la Maison d'Israël |
dekhol bet Israël |
דְכָל בֵית יִשְרָאֵל |
18 |
devant leur Père qui est au ciel, et dites Amen.a |
qodam avouhon divishmayya, vè'imrou amen |
קֳדָם אֲבוּהוֹן דִי בִשְמַיָא וְאִמְרוּ אָמֵן |
Le Kaddish des Rabbanim inclut: |
|||
19 |
Pour Israël et ses rabbanim et leurs étudiants (disciples) |
'al Israël vè'al rabbanane vè'al talmidehone |
עַל יִשְרָאֵל וְעַל רַבָנָן וְעַל תַלְמִידֵיהוֹן |
20 |
et tous les étudiants de leurs étudiants |
vè'al kol talmideï talmidèhone |
וְעַל כָל תַלְמִידֵי תַלְמִידֵיהוֹן. |
21 |
et tous ceux qui s'affairent dans la Torah |
vè'al kol maan di'os'kine bi'orayta |
וְעַל כָל מָאן דְעָסְקִין בְאוֹרַיְתָא. |
22 |
ici et en tout autre lieu |
di bè'atra hadein vèdi bèkhol atar vè'atar |
דִי בְאַתְרָא הָדֵין וְדִי בְכָל אֲתַר וַאֲתַר. |
23 |
que soit [instaurée] sur eux et vous une paix abondante, |
yèhè lèhone oul'khone sh'lama rabba |
יְהֵא לְהוֹן וּלְכוֹן שְלָמָא רַבָא |
24 |
la faveur et la grâce et la miséricorde et une vie longue |
'hinna vè'hisda vè'ra'hameï vè'hayyeï arikheï |
חִנָא וְחִסְדָא וְרַחֲמֵי וְחַיֵי אֲרִיכֵי |
25 |
une large subsistance et le salut |
um'zoneï rèvi'heï oufourqana |
וּמְזוֹנֵי רְוִיחֵי וּפורְקָנָא |
26 |
de la part de leur Père aux cieux [et sur terre]; |
min qodam avouhon di'vishmayya [vè'ar'a] |
מִן קֳדָם אֲבוּהוּן דְבִשְמַיָא [וְאַרְעָא] |
27 |
et dites Amen.a |
vè'imrou amen |
וְאִמְרוּ אָמֵן |
Toutes les variantes, sauf le 'Hatzi Kaddish concluent par les lignes suivantes: |
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28 |
eQu'il y ait une grande paix venant du Ciel, |
Yehe sh'lama rabba min shemayya |
יְהֵא שְׁלָמָה רבָּא מִן שְׁמַיָּא, |
29 |
[ainsi qu']une [bonne] vie |
[vè]'hayyim [tovim] |
[וְ]חַיִּים [טוֹבִים] |
30 |
et la satiété, et la salvation, et le réconfort, et la sauvegarde |
vèsava viyshou'a vènè'hama vèshèzava |
וְשָבָע וִישׁוּעָה וְנֶחָמָה וְשֵׁיזָבָה |
31 |
et la guérison, et la rédemption et le pardon et l'expiation |
ourefou'a ougue'oulla ousli'ha vekhappara |
וּרְפוּאָה וּגְאֻלָּה וּסְלִיחָה וְכַפָּרָה, |
32 |
et le soulagement et la délivrance |
vèrèva'h vèhatsala |
וְרֵוַח וְהַצָּלָה |
33 |
pour nous et pour tout son peuple f Israël, et dites Amen.a |
lanou oulèkhol 'amo Israël vè'imrou amen |
לָנוּ וּלְכָל עַמּוֹ יִשְרָאֵל וְאִמְרוּ אָמֵן. |
34 |
eCelui qui établit la paix dans ses hauteurs, |
'Osse shalom bimeromav |
עוֹשֶה שָׁלוֹם בִּמְרוֹמָיו, |
35 |
l'établisse [dans sa miséricorde] parmi nous |
hou [bèra'hamav] ya'asse shalom 'alenou |
הוּא [בְּרַחֲמָיו] יַעֲשֶֹה שָׁלוֹם עָלֵינוּ, |
36 |
et sur tout [son peuple] Israël, et dites Amen.a |
vè'al kol ['amo] Israël, vè'imrou amen |
וְעַל כָּל [עַמּוֹ] יִשְרָאֵל וְאִמְרוּ אָמֵן. |
Texte du Kaddish d'enterrement
Dans le Kaddish deIt'haddata, les lignes 2 et 3 sont remplacées par ce qui suit:
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Traduction française |
Araméen / Hébreu |
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37 |
dans le monde qui sera renouvelé |
Be'alma dèhou 'atid lè'it'haddata |
בְּעָלְמָא דְהוּא עָתִיד לְאִתְחַדָּתָא |
38 |
et [où] Il ressuscitera les morts |
oul'a'haya metaya |
וּלְאַחֲיָאָה מֵתַיָא |
39 |
et les élèvera à la vie éternelle |
oul'assaqa yathone lè'hayyey 'alma |
וּלְאַסָּקָא יָתְהוֹן לְחַיֵּי עָלְמָא |
40 |
et rebâtira la ville de Jérusalem |
oulèmivnè qarta diYroushlem |
וּלְמִבְנֵא קַרְתָּא דִירוּשְׁלֵם |
41 |
et rétablira Son temple en son enceinte |
oulèshakhlala heikh'leh bègavvah |
וּלְשַׁכְלָלָא הֵיכְלֵהּ בְּגַוַּהּ |
42 |
et retirera les cultes (idolâtres) étrangers de la terre |
oulmè'qar poul'hana noukhra'a mèar'a |
וּלְמֶעְקַר פֻּלְחָנָא נֻכְרָאָה מְאַרְעָא |
43 |
et le service céleste reprendra |
oulaatava poul'hana dishmayya li'atreh |
וּלַאֲתָבָא פֻּלְחָנָא דִשְׁמַיָּא לְאַתְרֵהּ |
44 |
et le Saint, béni soit-Il, régnera |
vèyamlikh qoudsha bèrikh hou |
וְיַמְלִיךְ קֻדְשָׁא בְּרִיךְ הוּא |
45 |
dans Sa royauté et Sa splendeur... |
b'malkhuteh viqareh |
בְּמַלְכוּתֵהּ וִיקָרֵהּ |
Notes
- Le texte entre crochets varie selon la tradition personnelle ou communautaire.
- (a) La congrégation répond "amen" (אָמֵן) après les lignes 1, 4, 12, 15, 18, 27, 33, 36. Dans la tradition ashkénaze, la réponse à la ligne 12 est "Béni soit-Il" (בְרִיךְ הוּא berikh hou).
- (b) Cerains prononceront la ligne 1 Yitgaddel veyitqaddesh plutôt que Yitgaddal veyitqaddash : cette tournure est hébraïque, et non araméenne.
- (c) Le texte entre parenthèses à la ligne 13 est substitué durant les jours redoutables.
- (d) Les lignes 4 et 30-32 sont absentes dans la version utilisée par la tradition ashkénaze.
- (e) Lors du "kaddish complet", certains incluent:
- Avant la ligne 16, "accepte notre prière avec merci (miséricorde) et faveur"
- Avant la ligne 28, "Puisse le Nom de Dieu être béni, maintenant et à jamais" (Ps. 113:2)
- Avant la ligne 34, "Mon aide vient de Dieu, créateur des cieux et de la terre" (Ps. 121:2)
- (f) La ligne 33 est selon ceux qui ajoutent les lignes 30-32 (voir note d). La tradition européenne utilise "sur nous et sur tout Israël" ('alenou ve'al kol Israël עָלֵינוּ וְעַל כָל יִשְרָאֵל)
Peut-on faire le kaddish pour un parent non juif ?
Le Rav Ovadia Yossef s'est penché sur cette question et écrit qu'il est bien de faire le Kaddish pour ses parents même s'ils ne sont pas juifs. (Yeh'avé Daat, vol 6, question 60).
Certes, un converti n'a plus de lien de parenté avec ses parents puisqu'ils appartiennent à deux peuples différents, le converti en se convertissant ayant accompli une mutation d'identité. Malgré tout, ses parents lui ont donné la vie, et les sages ont donné - par différentes lois - une expression juridique à ce lien qui lie le converti à ses parents.
Le Kaddish en soi est une prière qui exprime notre souhait de voir se réaliser les temps où chacun pourra constater qu'Hachem est le Maître du monde. Un enfant qui suit cette voie est une bénédiction pour ses parents. Voici que leur enfant sanctifie le Nom d'Hachem.
Qui récite le kaddish :
Deux points très importants sur le « mode opératoire » du Kaddish :
- La nécessité de réciter ce texte à la Communauté
- L’importance du mérite capitalisé au profit du défunt
Concernant la définition de la Communauté (le Kahal) il n’y a aucun problème pour en définir les contours : il s’agit d’un quorum d’au moins 10 hommes majeurs, juifs, dont le seul rassemblement invite la Présence Divine (la Chéh’ina) à leurs côtés. Ce que l’on appelle classiquement un minyan. L’obligation d’un minyan est une exigence commune à beaucoup d’autres domaines du rituel juif comme pour la prière publique par exemple.
En revanche, la manière dont les proches peuvent donner du mérite au disparu est une question qui est loin d’être aussi claire que la précédente, surtout auprès de la population juive et ce, dans son écrasante majorité. En effet il est apparu précédemment que l’effort dont fait preuve l’endeuillé pour se surpasser et combler la fracture béante survenue dans sa vie, cet effort rendu public et répété plusieurs fois par jour, à différentes occasions, pendant un an, révèle le salaire mis au crédit du défunt. En quelque sorte, la jauge de valeur du mérite conféré se mesure à l’aune de la soumission à Dieu et de la déclaration de louange qu’on Lui adresse.
Récitation du kaddish par les femmes.
A première vue, toute discussion sur la pertinence des femmes récitant le Kaddish, prière traditionnelle des endeuillés, semble superflu. D'une part, ceux pour qui l'égalitarisme est le principe éthique majeur ne voient aucune raison d’exclure les femmes a participer a cela ni a aucune autre expérience liée à la synagogue. En revanche, ceux qui sont soumis aux normes traditionnelles de la halakha ont tendance à tenir pour acquis l’exclusion des femmes de tout rôle liturgique officiel.
Cette caractérisation de la position Halakhique est, cependant simpliste. Il est exact, bien sur, que la Halakha rejette une approche égalitaire vis-à-vis de la religion, insistant par la même sur le fait que les hommes et les femmes ont différentes obligations et possibilités. Pour autant, les principes généraux ne peuvent pas indistinctement s’appliquer aux cas spécifiques sans un examen des points Halakhiques s’y rapportant. En effet, une conclusion excluant les femmes de la récitation du Kaddish n’est pas si évidente.
Avant de commencer cette étude, nous allons donner la définition des termes qui reviennent souvent :
- Kol isha : Voix de la femme « le fait qu’un homme entendre la voix d'une femme , qui pourrait le rendre dans une situation d'excitation sexuelle »
- Kevod Hatsibur : le respect de la communauté, «le fait qu’une femme lettrée puisse lire un texte alors qu’un homme illettré ne puisse pas. Alors par respect pour l’homme, on interdira la femme de lire »
- Nidda : une femme a le statut de « nidda » lorsqu’elle a ses menstrues.
- nashim ezrat : la section des femmes dans une synagogue
- Kiddouch Hachem : La sanctification publique du nom de Dieu
BIRKHAT HAGOMEL
En préambule, il serait utile d’étudier brièvement un sujet parallèle où l’on retrouve des similitudes, celui du "birkhat hagomel" (la bénédiction qui rend grâce pour leur délivrance) les personnes qui survivent une maladie potentiellement mortelle ou une situation dangereuse.
Cette prière doit être récitée publiquement, en la présence d'un minyan et deux "talmidei hakhamim". D’où la coutume de réciter la berakha dans la synagogue les jours de lecture de la Torah.
La question ici n'est pas centrée sur le débat halakhique de savoir si les femmes peuvent être comptées dans le minyan requis, mais si oui ou non elles peuvent réciter la berakha.
Dés lors que les femmes ne peuvent pas recevoir une aliya au sein d’une synagogue orthodoxe, nous avons vu se développer l'usage selon lequel un mari puisse recevoir une aliya et réciter la Berakha (bénédiction) en tant que représentant de sa femme une fois celle-ci rétablie après son accouchement.
Pourtant, le rabbin Moshe Sternbach (vice-président de la «ultra-orthodoxe» Haredit Eida) et l'ancien chef grand rabbin le rabbin Ovadia Yossef le font remarquer , il est coutume de longue date dans les synagogues les plus orthodoxes à Jérusalem qu’une mère après avoir récupéré de son accouchement puisse réciter le birkhat hagomel soit à l’intérieur de la section des femmes de la synagogue les jours de lecture de la torah ou lors d'une célébration publique convoquée spécialement à la maison. Et bien sûr, bien que pratiquée à Jérusalem cette coutume n’est pas restreinte a cette ville.
Ce qui est intéressant c’est les objections éventuelles annoncées par les rabbins afin de permettre cette prière :
Il est instructif de noter la promptitude de Rav Ovadia Yossef à rejeter les objections éventuelles sur ce point:. "Le fait qu'elles (les femmes) pourraient être encore nidda après l'accouchement n'est pas pertinent .Le statut nidda n'est pas un obstacle à l'entrée dans la synagogue ou la récitation de berakhot. Il n'y a rien d’ostentatoire à sa récitation publique, car c’est la halakha qui exige que la berakha soit récitée en présence d'un minyan. Il n’y a pas de problème de Kol isha (l’écoute de la voix d'une femme pouvant entrainer une excitation sexuelle) ou la crainte générale de l'excitation sexuelle provoquée par sa présence, car la Shekhina elle-même est présente avec le minyan, et l'excitation sexuelle ne peut exister en présence de la Shekhina. En effet, «le mauvais penchant ne peut être invoqué lors de ce court agissement ... surtout de nos jours où les femmes se rendent régulièrement dans des lieux publics en présence d’hommes .... »
(Ceci, note t il est la source utilisée pour permettre aux hommes et aux femmes de s’assoir ensemble pour chanter les zerimot)
À l'origine, les femmes pouvaient être appelé à la Torah.; la raison pour laquelle elles ne le sont plus est Kevod Hatsibur (respect de la communauté), et non la craindre d'excitation ou le Kol isha. Ainsi, conclut-il, "tout le monde admet (lekhol hadeiot) qu'une femme puisse réciter le birkhat hagomel de cette manière"
L'application de cette même logique à la question d'une femme récitant le Kaddish est évidente.
Pourtant, comme nous allons le voir, il y a eu beaucoup de réticences de la part des halakhistes au cours des siècles de suivre cette même logique
Non seulement l’endeuillé est disposé à faire de telles déclarations sur lui-même, mais il appelle à la congrégation pour le rejoindre.
C'est le déclenchement de la réponse communautaire de « Amen. Yehe shemey Rabba ...". qui est traditionnellement considéré comme le principal mérite de dire le Kaddish.
A l'origine, écrit Rabbi Naftali Zvi Roth (7) : la personne en deuil a apporté un soulagement à la personne décédée en récitant "Barekhu" en sa qualité de Hazzan et provoquant ainsi l'éloge de la congrégation de Dieu en réponse.
Mais pas tout le monde a la capacité d'agir en tant que hazzan (ou d'obtenir l'une des rares aliyot disponibles sur un Chabbat),
Et donc, les mineurs ne seraient donc pas en mesure d'exercer leurs responsabilités envers leurs parents décédés. Par conséquent, soutient-il, les autorités ont promulgué la récitation du Kaddish après la récitation des psaumes, qui est en dehors du service des prières formelles, afin de donner une opportunité pour ceux qui ne peuvent pas agir en tant que Hazan).
Cette logique, bien sûr, est facilement étendue aux femmes.
L'argument est d'autant plus convaincant lorsque nous nous rendons compte que le déclenchement de la «Yehé Chemé Rabba" en réponse, à l’endeuillé récitant le Kaddish, est une forme de Kiddouch Hachem. (La sanctification publique du nom de Dieu),
Non seulement les femmes sont entièrement tenues dans cette mitsva, mais, selon certaines autorités, en raison de cette obligation, elles peuvent compter dans le minyan requis pour une telle sanctification publique.
Avis des poskim : « Contre », « Pour », ou « Pour sous certaines conditions »
Certains sages vont autoriser pleinement la récitation du kaddish par une femme, d’autres l’interdire totalement, et d’autres encore vont l’autoriser sous certaines conditions comme par exemple dans un minyan privé.
Ce qui est le plus frappant c’est l’apparente contradiction de tous ses sages, en revanche ,ils sont tous d’accord pour dire que la halakha autorise parfaitement les filles à réciter le Kaddish.
Pour autant , Ce qu’ils énoncent pour interdire, ou autoriser sous certaines conditions n’est pas une loi, mais un conseil, pour lequel les sages nous précisent les raisons.
Généralement, elles sont de trois ordres
- qui procède du contexte
- des mesures de pudeur et
- respect propre à la gente féminine en présence d’hommes.
En effet, même ceux qui s'opposent à ce que une fille récite le Kaddish concède cela.
Dans la fin du XVIIe siècle, Rabbi Yair Bakhrah (Havvot Ya'ir) (8) portait sur une affaire d'un homme qui est mort à Amsterdam laissant que des filles ; Il a demandé qu'un minyan spéciale soit mis en place afin de leurs permettre de dire le Kaddish. L’assemblé,( Les savants et les laïcs responsables de l’époque) ne les empêchaient pas de le faire.
R.Bakhrakh a concédé qu’ «il n'existe aucune preuve pour interdire la récitation du « Kaddish en convenant que la fille apporte nahat Ruah (repos) avec le défunt, que les femmes participent à la mitsva de Kiddouch Hachem, et que le Kaddish pourrait être récité car un minyan de l'homme était présent. Mais en dernière analyse, il ne leurs permettrait pas de dire le Kaddish, car il craignait qu'une telle innovation pourrait affaiblir l'allégeance à des coutumes juives existantes.
Il est important d'être conscient de l'effort qui doit être fait de séparer la responsabilité sociale du posek (décisionnaire halakhique) , et de son allégeance à la logique de la Halakha.
Il n'y a pas de tentative de suggérer que la halakha exige l’interdiction de la femme-à-dire le kaddish. Au contraire, R. Bakhrakh indique que malgré la licéité de la loi, il faut l'interdire parce qu'il craint l'impact négatif qu'une décision permissive pourrait avoir sur le tissu de la communauté à un moment précis.
Ainsi, par exemple, il n'est pas surprenant que, lorsque nous ouvrons l'édition standard de la Beroura Mishneh , nous constatons que Ba'er Heitev arrive à une conclusion différente. Il écrit:
En Responsa Keneset Yehezkel, l'auteur a écrit que c'est précisément le fils du fils (qui peut dire le Kaddish), mais le fils de la fille (du défunt) ne peut pas dire le Kaddish. Et certes, la fille ne peut pas réciter le kaddish à la synagogue. Mais si les hommes veulent former un minyan séparée pour elles, ils sont autorisés à le faire. (Voir fin de la section sur Yore Deah (9).
Responsum Kenesset Yehezkel
La Décision de Ba'er Heitev, permettant ainsi à la fille à réciter le Kaddish dans un minyan privé est clairement en opposition avec celle de la Yair Havvot, qui traitait également l’établissement d’un minyan privé pour la fille.
Bien qu’il n’y a rien en soi de surprenant ; les poskim en arrivent souvent à des conclusions différentes, Il est important de noter que le responsum Kenesset Yehezkel à laquelle il fait référence cite le yair Havvot et en conclue que
«si ils veulent former un séparé minyan, ils peuvent le faire pour le fils de la fille du défunt ou n’importe qu’elle autre personne pour le bien du defunt . Mais en aucun cas, pour une femme »
Ba'er Heitev interprète apparemment le responsas de Knesset Yehezkel- selon lequel il dirait que, bien que la loi autorise la fille à réciter le Kaddich à la maison, elle ne devrait pas exercer cette option en raison des réserves suggérée spar Havvot Yair.
Ba'er Heitev s’est senti lié par la Halakha et non par les coutumes . Dans la même veine. Shaarei Teshouvah écrit: (Voir Shevut Yaakov, deuxième partie, numéro 93)
« Si cet homme a seulement des filles, elles peuvent dire le Kaddish, mais seulement dans leurs maison.". le Grand Rabbin Hayim David Halevi (11) de Tel Aviv commente que ce n'est pas une opinion unique, mais plutôt le reflet d'une pratique répandue alors en vigueur.
À première vue, une décision permettant à une femme de dire le kaddish à la maison et non dans la synagogue semble contradictoire en soi car
- Un minyan d’hommes est nécessaire dans les deux cas,
- Et à toute objection fondée sur kol isha ou le fait que les femmes ne peuvent pas former le minyan nécessaire pour la parole du kaddish s'appliquerait au minyan privé.
Mais la logique devient claire lorsque nous nous rendons compte que Yehezkel Knesset s'adressait à un protocole synagogal différent du nôtre.
Rappelons comment se déroulait les lectures du kaddish afin de remettre le responsum de Yehezkel Knesset dans son contexte.
Son responsum portait sur une question : qui, durant l’office, doit réciter le Kaddish dans la synagogue.
Dans la plupart des synagogues modernes, toutes les personnes en deuil récitent le Kaddish ensemble.
La coutume d'origine, cependant, était que, une seule personne en deuil, lisait le Kaddish à tout moment. Lorsque deux personnes à la fois réclamaient ce droit, la question se posait de savoir qui avait fait en premier la demande. Aussi, la personne endeuillée ne se tenait pas devant la théba mais faisait obstacle à l'avant de la synagogue.
Keneset Yehezkel maintient que dans la mesure où les femmes ne sont pas tenues de participer aux activités de la synagogue, elles ne peuvent pas remplacer un homme (dans la synagogue) qui demande à dire le Kaddish.
Donc Ba'er Heitev ne voit aucune raison d'étendre à un minyan privé où personne d'autre ne peut prétendre à-dire le kaddish.
Donc pour lui, quelle est raison est d’exiger un minyan spécial pour la fille ? Vu qu'elle n'a pas le droit de dire le Kaddish dans la synagogue et qu’elle ne peut remplacer un homme (qui a le droit de dire le Kaddish) .
Aussi lorsqu’aucune personne en deuil masculin n’est présente, une femme pouvait dire le Kaddish.
Ce qui semble avoir été la position des Poskim lituaniens du siècle dernier
Or de nos jours, toutes les personnes en deuil récitent le Kaddish ensemble.
Témoignages
Près d'un quart de siècle après, lorsque la question a été soulevée auprès du « National Association , « de Yavneh, , Joel B.Wolowelsky à demandé a l'un des leaders étudiants, Rabbi Ezra Bick , de la yeshiva du Rabbi Joseph B.Soloveitchchik, de lui poser question .
Rabbi Ezra Bick (maintenant à la yeshiva Har Etzion) a répondu:
J'ai parlé avec le Rav sur la question que vous posez au sujet d'une fille récitant le kaddish. il m'a dit qu'il se souvenait d'être à Vilna à la "Kloiz Gaon» - ce qui n'était pas l'une de vos synagogues orthodoxes modernes - et une femme est entrée par derrière (il n'y avait pas nashim ezrat (section femmes) et à récité le kaddish après ma ' ariv
je lui ai demandé si il faisait une différence si quelqu'un disait le Kaddich avec elle, et il a répondu qu'il ne voyait pas d'objection dans les deux cas -. C’est tout à fait correct (12) «
Par coïncidence j’ai vérifié autour de moi c’est dire et je suis tombé sur un certain nombre de personne qui se souviennent de ces incidents en provenance d'Europe, y compris mon père (mon grand-père était le rav de la ville)
En effet, beaucoup de gens se souviennent de tels événements. Par exemple, le rabbin Pinchos Zelig Prag, gabbaï du Minyan Mir (la fameuse synagogue de Brooklyn dont les membres sont d'anciens étudiants de la Yeshiva Mirrer qui sont venus en Amérique après la Seconde Guerre mondiale par le biais de Shanghai), m'a dit que l'un des membres de la congrégation, le rabbin Moshe Maaruch, qui est né et a grandi à Vilna et qui a étudié à la Yeshiva Mirrer a rappelé que lorsque son cousin est mort en laissant une fille adulte et pas de fils, le rabbin Hayyinm Ozer Grozinsky lui avait permis de réciter le Kaddish journalier dans la synagogue; un autre a rappelé que le Hafetz Haïm avait statué de la même manière.
Prof Yaffa Eliach (13) raconte les faits similaires dans son livre sur Eisheshok Tsipora Kravitz Hutner, épouse de Rabbi Yossef Kravitz, a rappelé qu'en 1935, quand elle avait 14 ans, que le Dr Eliach est mort , ses frères étaient hors de la ville . Elle a dit le Kaddish sur sa tombe et a continué à réciter le Kaddich dans la ville de Bet Midrash New Shtibel , jusqu'à ce que son frère soit de retour.
Rabbi Yossef Eliyahu Henkin a également rappelé que, dans sa jeunesse, les jeunes femmes lisaient le Kaddish (15). Il a également permis aux femmes de réciter le Kaddish à la synagogue, à condition qu’elles soient dans la section des femmes (16).
Il a noté que, dans le passé, quand une seule personne disait le Kaddish, cette personne faisait obstacle à l'avant de la synagogue. Ceci était inapproprié pour une femme. Maintenant, cependant, tout le monde dit le Kaddish en même temps.
Rabbi Soloveitchick a également insisté sur les femmes séjournant dans la section des femmes.
le rabbin Gerald J Blidstein (alors conseiller de la faculté de Yavneh et maintenant à l'Université Ben Gourion) à ecrit a propos de cette question :
« J'ai été interrogé sur la question du kaddish des femmes l'an dernier, et après recherches, je n'ai trouvé aucune raison au-delà de la «politique générale» pour l'interdire. J'ai parlé à Aharon Lichtenstein (depuis rosh Kollel à l'Université Yeshiva et maintenant Rosh Yeshiva Har Etzion), qui a eu la même réaction. Et a dit qu'il allait demander au Rav (rabbin Joseph B.Soloveichik, son beau-père),
Le Rabbi Soloveitchik a demandé si la fille était dans la nashim ezra de la synagogue. J'ai, bien sûr, répondu par l'affirmative, et le Rav dit alors que bien sûr, elle pourrait dire le kaddish »
Alors que les rabbins européens n'ont apparemment pas insisté sur ce point, l'insistance des décisionnaires américains pour que les femmes restent dans le Nashim ezrat découle en grande partie de leur opposition à l'assise mixte qui gagnait dans de nombreuses synagogues américaines
il est intéressant d'examiner certains des arguments contemporains qui ont été utilisés pour justifier la restriction du kaddish pour les hommes.
Le rabbin israélien Ben Zion Uziel (17) soutient que la tradition des femmes ne récitant pas le Kaddish est voilée dans les secrets de kaddish lui-même, si «nous ne devrions pas entamer une nouvelle coutume de faire reciter le Kaddish par des femmes » . Néanmoins convenant que "nous devons essayer de trouver une raison d'être", il propose l'argument suivant:
« Le fils est la continuation de la forme physique du père; par ses gestes et de la parole, et en prenant sa place dans la communauté, il a fait honneur à son père dans le monde des âmes.. »
Le fils fait cela, poursuit-il, en disant Kaddish et l'exécution des mitsvot publiquement en présence de la communauté (tsibur), qui, selon la halakha doit être composé de dix hommes adultes.
« Et cela ne peut être accompli que par les fils qui se qualifient pour établir la eida C’est par exemple ce que l’un des plus grands décisionnaires contemporains, le Rav auteur du Chévoutt Ya’akov, traite dans son livre, lorsqu’il écrit que sur le plan pratique le Kaddish peut concerner également les filles, car il est certain, pour lui comme pour quiconque, que par le Kaddish elles peuvent apporter beaucoup de gratification à l’âme de leurs parents. Mais sous certaines conditions seulement.
Même si le Gaon auteur du Téchouva Mé-Ahava écrit que dans la vile d’Amsterdam s’est produite une chose pareille, c’est-à-dire qu’apparemment une femme a prononcé le Kaddish dans la synagogue, sans que les sages de la ville ne protestent, la majorité des décisionnaires s’y opposent grandement : encore une fois, ce n’est pas pour dégrader la qualité du Kaddish mais simplement pour limiter les possibles débordements inhérents à ce genre de situation dans un lieu de prières et de recueillement.
A l’opposé d’ailleurs de cette attitude plutôt permissive, se trouve par exemple l’auteur du H’avott Yaïr (le Gaon Rabbi Yaïr BAKRAH’) qui précise que selon son opinion, il ne faut pas laisser une fille dire le Kaddish à la synagogue, juste par crainte des excès induits. Tout en reconnaissant que cela ne contrevenait à aucuns principes de la Torah, par mesure de prudence, l’interdiction en pratique devait être sévère. En fait c’est cette opinion là, ou ses cousines, qui s’est répandu dans toutes les couches de la population juive mondiale. Certains estiment mêmes que les deux tiers des décisionnaires orthodoxes ont suivi cette mesure de précaution.
Ce qui est dommage c’est que ceux qui ont participé à la diffuser n’ait pas pris soin de bien propager également la suite de ce psak : Non au Kaddish des femmes à la synagogue, mais oui à sa récitations par les mêmes, chez elles, après une étude de Torah ou une lecture de Téhilims (Psaumes), bien entendu devant un minyan d’hommes. Voire même si elles organisent des offices de prières, mais toujours chez elles, c’est-à-dire pour être plus exact: pourvu que ce soit hors de la synagogue, hors de ce lieu saint, vestige du Temple détruit.
D’ailleurs l’auteur du Téchouva Mé-Ahava conclut ses propos en attestant qu’il a personnellement vu un bel usage dans la ville de Prague, où se rassemblaient dans la partie de la synagogue réservée aux femmes, des personnes âgées pour dire les Téhilim le matin après l’office, et après avoir terminé tout le livre des Téhilim, des filles orphelines disaient le Kaddish. Mais cet usage était observé seulement dans la partie réservée aux femmes et non dans la synagogue elle-même, là où priaient les hommes.
Plus proche de nous, Henrietta Szold, fondatrice de Hadassah et aînée de huit filles, insista ainsi pour réciter le Kaddish au décès de sa mère en 1916.
Tel est également l’avis du Rav Ovadia YOSSEF Chlita qui autorise, avec les précautions que nous avons évoqué, la récitation du Kaddish par les filles.
juif, et non par les filles, qui ne peut donc pas dire le Kaddish dans le tsibur »
Même obligation dans la mitsva de Kiddouch Hachem
Le nouvel argument, qui ne trouve aucun écho dans les discussions précédentes, est moins écrasant. Les Filles disant Kaddish n'est pas une coutume nouvelle, ayant des siècles de jurisprudence derrière elle.- mais pas universellement acceptée -
Selon certains halakhists (18), les femmes peuvent se joindre à des hommes pour former un minyan quand ils ont la même obligation dans la mitsva - et les hommes et les femmes sont obligés de faire le Kiddouch Hachem. Même quand ils ne peuvent pas former un tsibur, les femmes font toujours partie de celui dans lequel ils sont présents.
Lors de l'examen - et rejetant les arguments-au contraire, Rabbi Hayyim Hirschson conclut qu '«il est tout simplement pas de vue durable que les femmes ne sont pas appelée Kahal et eida (19) Si les filles ne font pas partie de la eida, pas plus que leurs mères.
Pourtant, le fils, dont le kaddish est de faire partie de la place de ce père dans la eida, dit le Kaddish pour sa mère » . Il est clair que l'argument est pour le moins forcé.
Rabbin Hayim David Halevi (20) admet la légitimité halakhique des femmes recitant le Kaddish, notant qu'il n'y a rien d'étrange ou incompréhensible de la pratique. Mais il limite son autorisation propre à un service privé dans la maison en présence de seulement un petit groupe de membres de la famille. Une fille ne peut pas dire le Kaddish dans la synagogue, car «il y a toutes sortes de gens là-bas» et son action pourrait résulter de l'excitation sexuelle, si ce n'est que légère.
Même le cimetière est inapproprié, car la présence d'un grand nombre de personnes lui fait dire le Kaddish « impudiquement ». Un service à domicile en présence du grand nombre de personnes qui paient un shiva n’est pas différent d'un service synagogal, et «une mitsva ne peut être atteint au moyen d'un péché». Toutes ces préoccupations semblent être révoquées par le rabbin Ovadia Yosef et de ces remarques concernant la recitation du birkhat hagomel
Une approche très différente est prise par le rabbin Shlomo Wahrman, auteur de She'erit Yosef. Il cite la position R.Henkin 's, mais ne peut pas se réconcilier avec elle.
« Je crains que si nous permettons la recitation du Kaddish par les femmes dans les cas permis par R.Henkin, cela pourra prêter à confusion à nos contemporains - leur but étant de créer une nouvelle Torah et Dieu ne plaise, changer nos traditions, toujours à la recherche d'une grande cheville sur laquelle accrocher leurs bêtises – IL s'appuieront sur cela pour compter une femme dans un minyan, en disant que les plus rigoureuses ont déjà permis. (21) »
Le Kaddish (hébreu : קדיש qaddish, « sanctification ») est l'une des pièces centrales de la liturgie juive et a également influencé plusieurs prières chrétiennes, dont le Notre Père.
Il a pour thème la glorification et sanctification du Nom divin, en référence à l'une des visions eschatologiques d'Ézéchiel
Plusieurs versions en existent dans la liturgie, la plus connue étant celle des endeuillés, bien que le Kaddish ne comporte aucune allusion aux morts ni à leur résurrection.
Selon la version, les kaddish, seront récités rapidement ou lentement, de manière individuelle (homme ou femme) , de manière collective, en présence d’un minyan d’hommes (10 hommes) , uniquement par l’officiant , part l’endeuillé….. Et cela en hébreu et/ou en araméen
Sujet: Une femme peut elle reciter le kaddish ?
Kaddish
Date: 20/02/2013 | Par: sandrine