lecture de la thora par les femmes

15/02/2013 10:51

 

A l'occasion de la lecture de la paracha de zakhor, nous allons organiser une lecture de la thora par les femmes.

Plusieurs questions:

1- la lecture de la thora par les femmes est elle permise par la thora ?

2- Pourqoi le choix de la paracha de Zakhor

3- Pourquoi dans un cadre privé et non pas dans une synagogue ?

4- Presence d'hommes ? oui/non

 

Reponses :

1- la lecture de la thora est permise pour les femmes. il y a un excellent article de mendel Shapiro que je vous propose de lire. _Qeri’at.pdf (972,1 kB)

On observe une demande croissante de la part de nombreuses femmes orthodoxes qui souhaitent participer de façon active au rituel et ne pas être confinées au rôle de simples spectatrices, une situation qui atteint son paroxysme le jour de Simhat Torah. D’autres, cependant, restent sceptiques, ou même opposées à ces initiatives, pour deux raisons nous semblent-ils : une méconnaissance de la halakha par manque d’étude d’une part, et une transmission ancestrale d’autre part.

L’évolution est cependant bien là : qui aurait pu imaginer il y a 30 ans, des femmes orthodoxes étudiant et enseignant le Talmud dans des lieux aussi variés que l’institut DRISHA à New-York, dirigé par le Rav David Silber diplômé du Séminaire Théologique Rabbi Isaac Elchanan, la MIDRESHET LINDENBAUM à JÉRUSALEM, sous la direction du Rav Shlomo Riskin, ordonné par le Rav Joseph B. Soloveitchik, ou encore en FRANCE grâce à l’initiative du Grand Rabbin de France Gilles Bernheim (le Beth Hamidrash pour femmes à PARIS).

Pour brider cette évolution il est souvent avancé cette réponse rabbinique (pesaq) : « ce n’est pas contre la Halakha, mais cela ne se fait pas ». Cette objection peut se justifier pour ne rien faire. Mais accéder aux aspirations des membres de la communauté dans le respect de la halakha, est une alternative qui repose en partie entre vos mains et qui permettra d’ouvrir à la communauté des portes jusque-là restées closes

Les sources permettant d’autoriser une telle lecture existent, et de tous les rabbins orthodoxes les connaissent bien.

Aux termes d’une analyse rigoureuse des questions halakhiques soulevées par la lecture de la Torah par les femmes  (alya et qeriat ha-Tora, birkat ha-Torah, baal qeria, …), vous conviendrez sans doute avec le Rabbin Mendel Shapiro que « la seule objection sérieuse à la lecture de la Torah par des femmes est celle que soulève la baraïta, c’est-à-dire que cette lecture viole le kevod hatsibour, l’honneur dû à la communauté, mais que ce kavod doit être regardé comme un concept relatif, une objection pas universellement applicable.

La qeriat ha-Torah par des femmes, constituant certes une innovation remarquable, ne devrait pas être introduite d’une manière qui remettrait directement en cause la pratique existante ou en créant des dissensions au sein des synagogues dont le minhag doit être respecté. Cependant si les alyot et la lecture des femmes ont lieu au sein de groupes qui les demandent, alors ces pratiques ne doivent pas être attaquées sur le fondement qu’elles violent un minhag existant » ( "Qeri’at ha-Torah by Women : A Halakhic Analysis", paru dans “The Edah Journal 1:2, Edah,Inc.©, sivan 5761)

À force de choisir l’immobilisme pour se différencier des autres tendances du judaïsme, l’orthodoxie prend le risque de devenir contreproductive. Il faut admettre que si elles désiraient se tourner vers le monde massorti, les femmes orthodoxes qui ont participé à cette lecture n’auraient pas eu besoin de trouver un cadre halakhique au sein d’une communauté orthodoxe. Ce n’est ni un manque de emunah, ni un manque de connaissances, c’est au contraire la soif de vivre une expérience religieuse.

Ces pratiques existent en Israël, en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis, dans un cadre tout à fait orthodoxe : la communauté juive de France, et notamment celle de Paris  doit-elle se distinguer en étant la dernière de la classe ?

 

2- Paracha zakhor ("souviens toi")

D’après nos textes, la paracha de zakhor doit être lu ou écouté par tout le peuple d’Israël, hommes et femmes.

Le chabbat qui précède Pourim, on sort deux sefer Torah et on lit dans le second la fin la parachat Ki-Téçé: "Zakhor eth acher âssa lékha âmalek...,

Souviens-toi de ce que t'a fait Âmalek"

Cette mitsva  de se souvenir d'Amalek est une obligation de la Torah et  la plupart des

décisionnaires pensent que la lecture de cette paracha est un commandement positif de la Torah. Elle  n'est pas liée à un temps précis

 

3- Lecture dans un cadre privé

Nous avons écrits a plusieurs reprises au consistoire de Paris, notamment avec son représentant le Grand Rabbin Gugueheim, pour pouvoir organiser une lecture de la thora par les femmes au sein d’une salle consistoriale.

En effet, nous ne souhaitons pas créer une division du peuple ou créer un autre mouvement juif.

Pour l’instant, bien que d’un point de vue halakhique ces lectures soient autorisées, le grand rabbin de Paris s’y oppose au sein de ses synagogues.   La peur de dérive d’être considéré  comme « réformés ou libérales » en sont la principale motivation. Et c’est justement pour cela que nous souhaitons rester encré au consistoire.

Le problème n’est-il pas, tous simplement,  l’accès aux femmes au cadre synagogal et à sa liturgie ?

Nous sommes des femmes  qui souhaitons tous simplement, et avec beaucoup de respect, pratiquer les commandements divins sans être uniquement des spectatrices.  Il aurait été très simple pour nous, d’aller pratiquer notre judaïsme dans d’autres mouvements juifs, mais nous avons préféré rester dans le monde orthodoxe consistorial. Nous demandons uniquement de pratiquer notre judaïsme dans le cadre  de la halakha juive.  C’est une louable et respectueuse demande.

Sans aucune polémique et avec un grand respect pour nos traditions, nous allons pratiquer les commandements qui nous incombent, à travers différentes lectures de la thora dans un cadre privé, tout prés d’une synagogue.

Seule la lecture de la thora par les femmes se fera dans ce cadre privé,  nous pourrons ainsi  commencer et terminer l’office avec la communauté .

 

3- Presence d'homme ? oui/non

 

Le texte de base autorisant une femme à monter à la Tora se trouve dans le Talmud Meguila 23a :
« pour Nos maîtres enseignent : Tout le monde [est habilité à] monte[r] à la Torah parmi les sept personnes requises, même une femme, même un mineur. Mais les sages ont dit : une femme ne lira pas dans la Torah en raison de la « dignité de la communauté » (kevod hatsibour). »

Le Kevod hatsibour à été instauré quand certains hommes ne sachant lire dans la thora se sentaient « gêné » (voir humilié) de lire devant des femmes dites « érudites » (sachant lire). C’est la principale raison de la séparation hommes/femmes dans une synagogue.

 

Ce qui est énoncé ici n’est pas une loi, mais un conseil, pour lequel les sages nous précisent la cause.

Ce conseil a été donné dans un temps précis avec un contexte précis.

Donc le probléme n'est pas est-ce que la femme peut lire devant un homme , mais plutot est-ce que cela ne gene pas l'homme que la femme lise.

Mais si aujourd’hui, les hommes ne sont plus affectés par le fait qu’une femme puissent leur faire du tort, que Prévoit la loi dans ce cas precis ?

La réponse est dans sujet Avoth 5 :16) : « si les hommes n’étaient plus gênés par l’érudition des femmes, il n’y aurait plus lieu de tenir compte de cet usage « 

 

Nous avons décidé que la lecture que nous allons organiser se fera par des femmes , et si des hommes souhaitent y assister , ils pourront rester.

 

Sujet: lecture de la thora par les femmes

Lecture devant les hommes

Date: 11/03/2013 | Par: Julien C

Bonjour,

Il y a un point (en réalité 2 mais dont un principalement) de votre article que je ne comprends pas, à savoir l'autorisation de lecture devant des hommes.

Hormis le (faux) problème de "honte", la Torah est "chantée", hors jusqu'à preuve du contraire dans le monde orthodoxe il est interdit à un homme d'écouter une femme chanter, qu'en est-il ?

J'en profite pour poser la seconde question : Lorsqu'un jour de lecture de la Torah n'est pas constitué un miniane il est déconseillé de sortir la Torah (cela ne se fait d'ailleurs pas) et interdit de prononcer une brakha sur cette lecture (brakha levatala), dans ce cas vous l'avez fait, il faut donc considéré que selon vous une femme fait partie du miniane et que donc 10 femmes , 5 hommes/5 femmes, etc... sont considerés comme constituant un miniane ?

Merci d'avances de vos réponses.

Re: Lecture devant les hommes

Date: 11/03/2013 | Par: lavoiedemyriam

Bonjour, j'ai mis sur ce site, dans la rubrique "foire aux questions" deux documents (un en français et l'autre en anglais) qui repondra a vos questions.
je reste a votre disposition pour des renseignements complémentaires

lecture de la thora

Date: 03/03/2013 | Par: lavoiedemyriam

La Lecture de la Torah par les femmes qui s’est déroulée pendant le Chabbat zakhor a été un réel succès. 

Nous avons été extrêmement nombreuses et nombreux a nous mobiliser autour de ce projet commun. 
Nous avons également pris conscience que de nombreux hommes souhaitaient soutenir cette initiative et l’ont manifesté par leur présence, outre ceux qui sont venus soutenir leurs épouses ou leurs filles.
Nous étions environs une centaine
de personnes à assister à la lecture de parashat Tetsawwéh, de Parashat Zakhor et de la haftarah dont une vingtaine d’hommes.
Une mehitsah de 180cm séparait les hommes des femmes.
La lecture s’est partagée entre plusieurs femmes que nous félicitons dont trois jeunes-filles entre 15 et 22 ans. Nous les saluons et les félicitons tout particulièrement ces dernières car ceux sont elles et leur génération qui assurerons le relai…
Les femmes présentes, celles qui sont montées à la Torah ainsi que les autres, ont témoigné de leur profonde émotion. Nombre d’entre elles a exprimé le souhait de participer plus activement lors d’une prochaine lecture.
Plusieurs communautés du nord et de l’ouest parisien étaient représentées ce shabbat zakhor. Certaines ayant même fait l’effort de venir passer le shabbat à proximité du lieu de la lecture, d’autres n’ont pas hésité à marcher plus d’une heure pour assister à cette lecture.
Il est important d’insister sur le fait que toutes les personnes présentes appartiennent au courant orthodoxe du Consistoire de France.
Il est tout aussi important de rappeler et avec insistance que cette lecture s’est déroulée conformément à la halakha orthodoxe, à l’instar des lectures accomplies depuis une trentaine d’années aux États-Unis et en Israël dans les milieux orthodoxes.
Si vous avez des questions à ce propos, nous préparons une séance d’étude. Vos remarques sont les bienvenues
Il nous semble essentiel de pouvoir débattre et communiquer sur ce sujet en toute collégialité.
Le blog « La voie de Myriam » est ouvert à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent témoigner, ou exprimer leur avis dans le cadre d’un débat ouvert et respectueux des opinions de chacun. Tout échange est source d’enrichissement.

Lecture de la thora par les femmes

Date: 27/02/2013 | Par: Valerie

Pour la première fois je suis montée à la Thora. J'ai lu les bénédictions et en suite j'ai pu suivre et écouter attentivement une de mes bonnes amies lire le zakhor... dans la Thora! J'ai toujours ressenti un lien très fort avec mon identité, ma judaité, mais à ce moment, entourée de toutes ces femmes, mes amies, j'ai ressenti une grande fiérté mais aussi une autre dimension de mon appartenance
et un besoin encore plus fort de transmettre les enseignements de la Thora à mes filles. Merci aux organisatrices pour ce moment si émouvant et plein de sens!

lecture de la thora

Date: 26/02/2013 | Par: yoalnde

Bonjour, j'ai participé a la lecture de la thora par les femmes avec une tres grande emotion. au debut j'avais beaucoup d'apprehension et d'intérrogations a ce sujet. Mais apres la lecture, je vous remercie vivement de m'avoir permis de vivre ces moments. a quand la prochaine lecture ?

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