Sollicitée pour réfléchir sur le statut de la femme dans la société juive, ma première réaction a été de penser, d’une manière qui pourra paraître provocante, qu’il n’y avait rien de spécifique à dire : la société juive, la famille juive, le couple juif - comme la femme et l’homme qui le composent - évoluent de fait au rythme des évolutions de la société globale. La femme juive n’est pas moins impliquée dans la cité, la société, l’économie, la politique, l’éducation... et même la communauté, que les autres. De même, les débats qui sont sensibles dans la société globale le sont au même titre dans la communauté : problèmes de parité homme-femme, évolution du couple et de la famille. Je dirais que la société juive est traversée par les mêmes transformations que les sociétés dont elle est pleinement partie prenante, et dans lesquelles elle vit en dépit de sa spécificité identitaire, spirituelle, religieuse. Son irréductible originalité et sa force résident moins dans le fait qu’elle soit protégée des mutations et des crises (la réalité de la vie communautaire témoigne du contraire chaque jour), que dans la façon dont elle sait puiser dans ses ressources et ses valeurs propres, dans son patrimoine spirituel et humain pour faire face aux nouveaux enjeux de société.
La proportion des femmes juives engagées dans la vie professionnelle est sensiblement la même qu’ailleurs, l’explosion du nombre des divorces suit la progression générale, y compris chez les Juifs les plus orthodoxes, les familles recomposées y sont courantes, et malheureusement la violence conjugale et sexuelle y sévit aussi.
Alors, rien à dire ? C’est de toute évidence le contraire. Je sais que la femme juive est de nos jours confrontée à des difficultés spécifiques, lesquelles concernent son statut juridique et personnel dans la société juive qui se réfère à la halakha [la loi juive], et la majorité des Juifs continuent de s’y référer pour leur statut personnel et matrimonial, en Israël comme en diaspora, qu’ils soient eux-mêmes pratiquants ou non.
Nous sommes aujourd’hui face à un tableau très contrasté. Un tableau fait d’avancées incontestables, de régressions et d’archaïsmes choquants parfois, et aussi de statu quo sur des sujets douloureux, souvent dramatiques. Satisfactions et incertitudes : les chantiers sont encore nombreux, les défis urgents. L’enjeu ? La pérennité du peuple juif, pas moins. Sans pouvoir évoquer ici tous les problèmes - tous sérieux, tous importants -, je pourrais les englober dans une observation qui, d’une certaine manière, les résume tous. La femme juive ressent un malaise, un décalage - parfois un gouffre -, entre le statut, les égards, la reconnaissance, le respect qui lui sont acquis dans sa vie quotidienne : sociale, familiale, professionnelle, etc., et ce à quoi il lui arrive trop souvent d’être confrontée dans sa vie religieuse et spirituelle, ou si elle a à faire à une juridiction halakhique pour un problème de statut personnel et matrimonial. Elle éprouve dans le concret de sa vie une égalité avec l’homme, elle vit dans une société où est posé (en tout cas souhaité) le principe d’égalité entre les sexes. Or, dans le concret de la halakha, elle se trouve souvent confrontée à une différence de statut entre les sexes et, plus grave encore, elle constate qu’elle est perçue comme juridiquement « incapable » et inférieure.
Cette réalité est parfois la source d’un sentiment de colère ou de révolte, d’incompréhension, mais le plus souvent d’une sensation diffuse d’embarras, de gêne, de trouble ou d’étonnement face à ce qui est perçu comme une brimade, une discrimination, voire une décrédibilisation ou une relégation.
Il n’y a pas toujours en elle de révolte mais souvent, et ce n’est pas moins grave, une entaille au respect qu’elle porte à son patrimoine identitaire, à la splendeur et la richesse de la Torah. Ceci ne peut manquer d’avoir des effets moins spectaculaires qu’un bruyant scandale, mais non moins dommageables, en particulier sur le plan de la transmission. Car c’est un problème éthique qui est posé là. Pas tant un problème de halakha qu’un problème d’éthique tout court, ou d’éthique de la halakha si je peux me permettre cette expression (1).
Avant d’engager quelques exemples concrets destinés à faire sentir au lecteur où le bât blesse, me revient à l’esprit mon interrogation première, mon étonnement. En tant que femme, en tant que femme juive, en tant qu’épouse de rabbin instruite de la Torah et de sa sagesse universelle, prétendument instruite de la vie par sa vie personnelle et professionnelle : tout dans mon savoir et mon expérience me laisse dans la conviction que la Torah et sa sagesse sont fondées, dès lors qu’elles visent l’égalité de valeur entre l’homme et la femme, tous deux créés à l’image de D. Toute atteinte à la dignité d’un être humain est pour la Tradition une atteinte au divin.
Chacun sait aujourd’hui que, d’après la Torah, la femme n’a pas été créée seconde en valeur et que masculin et féminin sont constitutifs, au même titre et ensemble, de l’humain. Chacun sait que, pour le Juif comme pour tout homme, le mariage est d’abord une histoire d’amour, le désir restant le moteur premier du couple. En témoigne notamment le livre de la Genèse dans lequel la réussite de la relation homme/femme constitue un enjeu majeur. La rencontre, l’approfondissement du lien mutuel, source de bénédiction et de vie, l’émergence d’une parole vraie sont autant de préoccupations fondamentales. Et ceci quels qu’aient pu être les avatars du mariage juif dans l’histoire, avec la prééminence accordée, selon les époques, à l’économique ou à la raison sur l’inclination.
Chacun sait que pour le Talmud un manquement à la dignité de l’épouse constitue un préjudice pour l’époux également, une atteinte à sa propre dignité (ishto kegoufo). Alors, comment comprendre que continuent à croître la souffrance et les pleurs de celles à qui leur mari refuse, souvent pour des raisons vénales, le guèt, le document validant le divorce, qui seul peut les autoriser à refaire leur vie dans les conditions requises par la halakha ? Comment tolérer la vie deux fois brisée des agounot, femmes dont le mari a disparu volontairement ou non, sans qu’on dispose de la preuve irréfutable de son décès, et à qui est dénié de ce fait le droit de refaire leur vie ?
Comment ne pas être heurté par le fait que, trop souvent dans nos synagogues, le respect de la séparation entre les sexes pendant la prière selon la halakha se traduise par un inutile confinement des femmes dans des locaux trop exigus, où elles voient mal, où elles entendent mal, alors que dans le même temps elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir vivre leur vie religieuse de manière active, responsable, instruite, dans la compréhension et l’approfondissement de leurs valeurs et de leur foi, dans la dignité ? Toutes ces manières d’être étant seules garantes d’une transmission de qualité dévolue à l’homme comme à la femme, dans une société où plus rien ne se transmet d’une génération à l’autre comme « autrefois », par la seule injonction du « parce que c’est comme ça et que ça a toujours été comme ça ».
Comment comprendre qu’en certains lieux leur soit barré l’accès véritable aux textes, à la connaissance et à l’autonomie dans l’étude de la Torah, alors qu’elles sont appelées à l’excellence dans la vie intellectuelle profane ? Majeures dans la vie profane, mineures dans la vie religieuse.
Comment admettre que puissent leur être adressés trop souvent des propos infantilisants ou des enseignements au rabais sans qu’on craigne que ne soit ternie à leurs yeux la couronne de la Torah ? Comment comprendre que des Juifs, voire des rabbins, puissent à ce point être obscurcis par une misogynie qui ne doit rien à la Torah, pour méconnaître à ce point la réalité intime, sociale, professionnelle de l’être humain qui est en face d’eux sans qu’ils aient à en rougir ?
Comment accepter qu’on puisse risquer de priver la communauté de la moitié de son potentiel et de sa richesse en vue de son renouvellement à chaque génération ?
Et bien, le saviez-vous, tout ceci est très douloureux et en même temps aussi vieux que le monde est monde, aussi vieux que le judaïsme lui-même. La Torah nous enjoint : « Souviens-toi des jours anciens, médite les annales de chaque siècle, interroge ton père il te l’apprendra, les anciens ils te le diront... » (Deutéronome 32, 7). L’histoire d’Israël a été ponctuée de crises liées à des mutations sociales, économiques, techniques, civilisationnelles auxquelles le judaïsme halakhique a su, in fine et de tout temps, faire face. Paradoxalement, le peuple de la mémoire semble pécher parfois par une crise de la mémoire au niveau de la halakha. Alors que la halakha intègre, par définition, la notion de mouvement (le mot halakha vient d’une racine hébraïque qui signifie marcher, avancer), on en arrive dans certains domaines à une conception a-historique du droit talmudique.
Car on sait bien à quel point la halakha a su témoigner de son génie créatif et adaptatif face aux défis technologiques et médicaux de notre temps. Sait-on avec quelle inspiration et quel courage les grands maîtres de la halakha ont redéfini les notions de vie et de mort pour autoriser par exemple les greffes d’organes ? Sait-on avec quelle inventivité ces grands maîtres ont su exploiter des textes vieux de deux mille ans pour statuer sur les nouvelles techniques de procréations médicalement assistées, sans tout interdire, loin de là ? On ignore sans doute que le statut social et juridique (halakhique) de la femme juive au Moyen Âge (2) était, à certains égards, bien plus avancé qu’aujourd’hui. Sait-on par exemple que l’arrêté rabbinique dit Takanat Morédèt édité en Babylonie en 651 de notre ère avait reconnu à la femme juive le droit à prendre l’initiative du divorce qui était jusque-là réservée au seul mari ? Il faut noter, comme l’explique le Gaon Rav Sherira (fin Xe siècle), que les Sages de l’époque ont été amenés à édicter cette takana, car les épouses qui se voyaient refuser le divorce se tournaient vers les tribunaux de l’islam naissant afin que ces derniers contraignent leurs maris à leur donner le guèt. Confrontés à l’ingérence du pouvoir musulman, les Sages ont, semble-t-il, préféré mettre en place un dispositif permettant à la femme de prendre l’initiative du divorce (de surcroît, on sait qu’un divorce obtenu sous la contrainte pose un problème de validité halakhique). La Takanat Morédèt a été en vigueur pendant plus de cinq cents ans, et plus longtemps en certains lieux.
Se souvient-on que Rabbénou Guershom, « Lumière de l’exil », avait au XIe siècle interdit la répudiation de l’épouse contre son gré, jusque-là autorisée par la halakha ? Sait-on qu’à ce moment-là, pour la première fois au cours de l’histoire juive, la femme a eu un statut supérieur à celui de l’homme dans le droit matrimonial ? L’épouse avait le droit de prendre l’initiative du divorce et de l’imposer à son époux même contre son gré (et de surcroît sans que cela ne touche à ses avantages financiers), en revanche le mari n’avait plus le droit d’imposer le divorce à sa femme si elle n’y acquiesçait pas...
Allant de pair avec une émancipation sociale et économique croissante de la femme juive, on assiste en cette époque de fin du Moyen Âge à une explosion du nombre des divorces... Il est probable - telle est l’hypothèse du professeur Avraham Grossman - que face à cette crise grave de la famille juive, la Takanat Morédèt ait été supprimée à ce moment-là.
Enfin, sait-on à quel point nombre de textes et de décisions juridiques du grand Rachi de Troyes et de son école témoignent de l’importante mutation du statut de la femme juive (dans l’Europe occidentale et chrétienne en tout cas) (3) ? L’étude de l’histoire de la halakha au Moyen Âge par exemple étonnera plus d’un lecteur persuadé que la halakha est un corps ultra-rigide, et que si d’aventure des modifications de la Loi étaient engagées, ce ne serait jamais en raison de l’évolution des usages ou des mentalités. Ces mutations ont pourtant toujours existé, et la très riche littérature des Shéélot outeshouvot (4), fidèle miroir de la vie quotidienne des Juifs au cours des siècles, en porte un précieux témoignage.
Certes, il n’y aura évidemment jamais de révision de la halakha par simple convenance. Il ne s’agira jamais de se contenter d’entériner des situations de fait ou de constater au lieu de prescrire. L’établissement de la halakha obéit à des principes et à des mécanismes rigoureux qu’il n’est guère possible d’expliciter ici.
Mais on observe qu’au cours des siècles l’appareil halakhique a été interpellé en permanence, et jusque dans ses limites, pour que puissent se répondre situations inédites et halakha. Il faut aussi rappeler que la halakha et l’éthique de la halakha ont toujours été portées et assumées par une autorité et une sagesse humaines. Ainsi, l’histoire du droit hébraïque depuis l’Antiquité, depuis l’époque de la Mishna et jusqu’à nos jours, est pleine de révolutions halakhiques suscitées par l’évolution économique ou sociale (5). C’est également vrai en ce qui concerne le statut juridique de la femme : on peut suivre une évolution qui, globalement, va vers une reconnaissance toujours plus marquée de la femme en tant que sujet. Ces évolutions, pour évidentes qu’elles soient pour nous aujourd’hui, ne l’étaient évidemment pas dans le temps où elles sont intervenues. Mais il s’est toujours trouvé, in fine, une majorité de grands de la Torah pour prendre la responsabilité des décisions ad hoc.
Regardons le paysage tel qu’il s’offre à nous aujourd’hui : les chantiers ouverts sont multiples, mais si certains sont de l’ordre d’une urgence absolue, d’autres requièrent du travail, une vraie prise de conscience, une volonté politique et du temps.
Le problème urgent est la résolution halakhique du scandale (et il y va du ‘Hiloul Hashem, de la profanation du Nom) des femmes « empêchées » en attente de guèt, et des agounot. Concentrer son action sur la critique de l’inertie rabbinique ne fait pas avancer les choses. Il convient néanmoins de se mobiliser afin que toutes les ressources de la halakha soient mises à profit en vue de la résolution du problème. Il faut tout mettre en œuvre afin que les meilleurs et les plus grands décisionnaires s’attachent de toutes leurs forces à trouver une juste solution halakhique face à la détresse injustifiable de ces femmes. Il existe nombre de pistes halakhiques possibles, il faut qu’une vraie volonté rabbinique et politique soit engagée. Tout de suite.
Le problème de fond reste, quant à lui, le décalage entre le statut de la femme dans le judaïsme (dans le droit matrimonial principalement, mais dans la vie liturgique et spirituelle également) et son statut dans sa vie privée et publique par ailleurs. Dans certains cas, ce décalage est un véritable fossé qui, en tant que tel, peut avoir des conséquences anti-éducatives et anti-éthiques : dévaluation de l’image de la mère, de l’éducatrice, de l’épouse. Le judaïsme orthodoxe se doit d’être vigilant. Car, dans un domaine différent, le rav A. I. Kook notait que l’abandon du judaïsme par une grande partie de la jeunesse d’Europe de l’Est, au début du XXe siècle, provenait du fait qu’elle était persuadée que la religion juive ne comportait aucun message dans le domaine social. Au mieux, la religion leur apparaissait comme indifférente aux problèmes sociaux, au pire comme s’opposant à tout changement. Il leur semblait que la Tradition était incompatible avec l’idée de progrès, alors que cette jeunesse avait été prise d’une véritable passion religieuse pour la justice et l’égalité. En ce sens, le rav Kook critiquait vivement les milieux religieux qui ne montraient trop souvent que peu d’intérêt pour les questions sociales. Ici encore, ce n’était pas tant la question halakhique qui était posée, que celle de la prise en compte et de la juste évaluation des mutations sociales. Il en va de même dans le domaine qui nous occupe. Ce n’est pas la capacité mutative de la halakha qui est en cause, mais le fait que le problème en lui-même ne soit pas suffisamment pris au sérieux, et avec toute l’énergie et la vigilance qu’il requerrait pour que la halakha soit véritablement interrogée. Parfois, en raison d’une mauvaise évaluation de la situation, le droit n’est pas sérieusement interpellé.
Le fait que, dans la communauté orthodoxe, on observe un engouement de plus en plus grand des femmes pour tous les domaines de l’étude juive est un grand facteur d’espoir. Le développement de structures d’études (de haut niveau et accessibles aux femmes) est en croissance exponentielle depuis une trentaine d’années, tant en Israël qu’aux États-Unis. Qui mieux que les femmes elles-mêmes, au fait du fonctionnement du droit juif, pourront alors interroger davantage la halakha et induire des « méga chantiers » sur l’avenir de la société juive au regard de la halakha ? Si ce n’est pas le cas, nombre d’entre elles continueront de se détourner du judaïsme, perçu comme une chose qui fait peu de cas d’elles...
C’est dans une prise de conscience de cet ordre que furent fondées par Sarah Schnirer (1883-1938) les Batei Yaakov (6) en Pologne, à l’époque de la première guerre mondiale. En effet, les jeunes filles orthodoxes avaient un haut niveau d’études profanes (elles allaient au lycée) et un niveau d’études juives souvent fruste. Elles en venaient à mépriser une religion qui avait si peu d’exigences intellectuelles. On s’est attaché alors à leur donner un niveau d’éducation juive qui puisse être la hauteur de leur instruction profane.
Près d’un siècle plus tard, d’autres ajustements sont nécessaires, nombreux ont déjà été faits. Selon les tendances - il n’y a pas un judaïsme orthodoxe -, on observe que, désormais, tout ce qui est du domaine de la Torah est également accessible aux femmes. Nulle part dans les textes l’étude n’est interdite aux femmes. Les discussions rabbiniques portent davantage sur leur appréciation personnelle du rôle de la femme, que sur des incompatibilités réelles avec la Loi.
Les enjeux sont sérieux : il y va de la dignité des femmes dans leur accès à la connaissance, comme de leur désir d’être davantage partie prenante dans la vie synagogale et liturgique, de leur envie de compter réellement pour ce qu’elles sont, de leur volonté de prendre des responsabilités à la mesure de leurs compétences et de leur énergie. Des voies existent qui ont déjà été explorées par le passé pour certaines, mais on les a oubliées. La levée partielle de cette amnésie nous permettra de rejoindre l’intuition de la vieille sagesse juive qui chuchote que là où il y a une volonté rabbinique, il y a une voie dans la halakha.
C’est bien ce que nous rappelle le professeur Moshé David Herr (7) citant son maître Ephraïm Elimelech Urbach. Ce dernier nous rapporte la remarque du rav David Menahem Manès Babad dans sa réponse à une question sur le cas d’une femme abandonnée (agouna). « Tout d’abord je dis que j’ai entendu de la bouche du rabbin Dov Beris Rappaport... qui avait appris de son maître... le président du tribunal de Lublin... que chaque fois qu’on lui pose une question il pèse d’abord dans son intelligence la vérité de l’affaire d’après la raison humaine... Et s’il est convaincu de la vérité dans son intelligence humaine, il consulte les lois de notre Sainte Torah pour formuler sa décision halakhique. Moi, c’est la même chose quand on m’expose un problème sur une femme abandonnée ou autre : si j’arrive à une vérité claire pour la raison et l’intelligence humaines, je me donne de la peine pour trouver un argument qui permet de formuler une décision juste, par exemple une autorisation de mariage, d’après l’autorité des lois de notre Torah. »
1. Les actes des Colloques « Koleh »(Religious Women Forum), publiés chez Urim Publications vol. 1, 2001, et vol. 2, 2003, Israël, intitulés To be a Jewish Woman, ont été une très riche source d’inspiration pour cette étude. Je tiens à signaler en particulier la conférence introductive du Grand rabbin R. S. Sirat, ainsi que la contribution du professeur Moshé Kaveh (en hébreu).
2. Toutes mes informations concernant le statut de la femme juive au Moyen Âge sont tirées de l’ouvrage du professeur Avraham Grossman Hassidot Oumoredot - Jewish Women in Europe in the Middle Ages, The Zalman Shazar Center for Jewish History, Jérusalem, 2001 (en hébreu).
3. Cf. la contribution du professeur Moshé David Herr, « Rachi novateur et les réalités de son temps » in Héritages de Rachi sous la direction de René Samuel Sirat, Éditions de l’Éclat, Paris - Tel-Aviv, 2006, et en particulier l’influence du phénomène de l’amour courtois.
4. Littéralement : questions et réponses, ouvrages recensant les questions posées à un décisionnaire en matière de halakha, et les réponses apportées.
5. Cf. quelques exemples célèbres : le héter isska à propos du prêt à intérêt, le prozbol à propos de la jachère de l’argent, l’autorisation de vendre le ’hamets avant Pessah, etc.
6. Établissements scolaires pour filles délivrant un enseignement de qualité et de haut niveau, tant dans les matières sacrées que profanes.
7. Cf. supra, Moshé David Herr.
Cette article de Joëlle Bernheim a été initialement publié dans l’Arche et publié sur le site massorti.com
Extrait de L’Arche n° 583, novembre 2006